IL Y A 15 ANS EMINEM LIBERAIT « THE EMINEM SHOW »

En 2002 Eminem sortait son 4e album, acclamé par le public et par les critiques à l’époque. Mais aujourd’hui qu’en reste-t-il ?

eminem show

A l’aube du 21e siècle Eminem est une Star

Aucune des têtes d’affiches actuelles n’a la couverture médiatique d’Eminem au sommet de sa gloire. Il est le premier blanc à faire la Une du magazine Hip Hop, The Source. Un petit génie à qui on n’aurait pas filé le micro dans un OpenMic de quartier. Grâce à lui des millions d’ados se sont mis à écouter du rap, intrigués par son esprit de controverse et son personnage, Slim Shady.

En seulement 3 albums (même si Infinite ne compte pas commercialement). C’est 18 millions de disques vendus. Et on parle de 18 vrais millions, à l’époque évidemment ni streaming ni ventes digitales. The Eminem Show quant à lui s’écoulera à plus de 20 millions d’exemplaires.

Mais Mo’ Money Mo’ Problem, c’est donc sous le feu des critiques que The Eminem Show se créer. A l’époque on lui reproche sa couleur de peau, d’être le chouchou des médias, et de n’avoir pour atout que son mentor Dr Dre. En Bref d’être le Vanilla Ice des années 2000.

Avec le recul on peut facilement se dire que ces critiques étaient infondés. M&M n’est pas dans le top MC de tous les auditeurs de rap. Mais son talent et son apport au milieu hip hop sont indéniables. Il a ouvert des portes et poussé des murs.

Alors qu’il était prévu de le sortir le 28 Mai 2002, l’album a fuité sur internet.  The Eminem Show sort donc le 21 Mai.

Que le spectacle commence

Le rideau se lève. Et si l’album précédent ( Marshall Mather LP ) se termine sur un crime, celui-ci s’ouvre sur un procès. Celui de l’Amérique et de toutes ses composantes. Marshall en a marre du système politique, médiatique et de tous les clones que son succès a engendrés. TES est donc parsemé de tacles adressés au Président Bush, au Vice-Président Cheney, à la censure et aux associations qui l’accusent d’être sexiste et homophobe.

Outre son flow qui le place automatiquement dans les MC’s les plus doués. C’est sa façon de poser, son interprétation, et le soin qu’il prend à placer ses intonations selon son schéma de rimes qui le distingue de la masse. Et lorsqu’il aborde des thèmes éculés comme l’amour ou la famille, il trouve l’angle original qui distinguera son morceau. En 2002 il fait partie des premiers rappeurs à s’essayer au chant sans auto-tune sur tout un titre.

Eminem sait ce qu’il représente, il sait ce qu’on attend de lui. Et même si ses textes sont ceux d’un artiste en plein crash, il entrera d’ailleurs en rehab 3 ans plus tard, il donne au public ce qu’il demande, de la dérision, du décalage. Sur Without me et Superman, on a droit aux piques sur ses cibles favorites, aux rimes graveleuses et même aux déguisements grossiers dans les clips (Ben Laden, Marylin Manson, Elvis Presley …)

Son talent derrière le micro fait souvent office de cache misère. Ce projet est le 1er à être signé sur son label Shady Record. Le grand blond aux idées noirs ne fait rien à moitié, il prend ses responsabilités au niveau de la production, et ne laisse à Dr Dre que 3 des 15 sons de l’album. Le reste il s’en charge. Bien qu’il ne soit pas mauvais dans le domaine, l’absence du médecin de Compton derrière les manettes se fait entendre.

L’album s’écoule, et le spectacle annoncé est à peine plus divertissant que celui que vous impose les enfants en fin d’année scolaire. A force d’utiliser les mêmes tours de magie, l’artiste s’essouffle. Seul les featurings avec ses potes de D12 ou avec le regretté Nate Dogg parviennent à redonner du souffle au tout, mais on n’est pas loin de la crise d’asthme.

The Eminem Show est comme ces vieux films qui nous ont émus par le passé, mais qui nous laisses pantois quand ont les regardent en 2017. 15 années plus tard force est de constater que la saveur de cet album s’est estompé. Les titres comme Cleanin’ out my closet ou Say goodbye Hollywood sont fadent. Les productions sont désuètes. Le constat est sans appel cet album est en dessous des 2 précédents.

En résumé Eminem n’a pas dominé les années 2000 par hasard. Il est le responsable du 2nd souffle du Hip Hop US alors orphelin de ses géants, BIG et Pac. Et même si le kid du Michigan est probablement le rappeur préféré de ton rappeur préféré, TES n’y est pas pour grand-chose.

La faute n’incombe pas seulement à l’enfant de Détroit, le mouvement Hip Hop lui-même, en dehors de ses quelques classiques peine à produire des projets de qualités à l’épreuve du temps.

 

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