Le chanteur sans nom

L’ami Bukowski a bien voulu me laisser une petite place pour vous parler de BD. Pour une première, il me fallait être raccord avec le site. J’ai donc choisi le Chanteur sans nom

Tout d’abord, vous devez savoir, qu’excepté pour une série, un album doit sérieusement me faire de l’œil pour déclencher chez moi un achat compulsif. Les sorties BD se multiplient tellement (sauf l’été) qu’il est difficile de faire son choix. Le chanteur sans nom… ce n’est pas commun et ça amène forcément à penser que le personnage a existé, sinon quel intérêt.

Curieux, je retourne l’album pour y lire ces 2 lignes : « Il nous a tellement donné en échange de ce qu’il nous a pris – Charles AZNAVOUR ». Ah oui, AZNAVOUR… rien que ça ? Le bonhomme a du connaître son moment de gloire pour que le « grand » Charles y aille de son petit mot. Je feuillette en vitesse quelques pages. Pas trop, pour ne pas trop me spoïler l’histoire. La couverture me rappelle quelque chose… Ah oui ! Celle d’un tome de Miss Pas touche des KERASCOET. Certainement une coïncidence voir un clin d’œil (le monde des auteurs BD n’est pas si vaste que ça) mais ça me plait… je prends !
Edité par Glénat, le format diffère des 48cc habituels. Imprimé en mat, il lorgne fortement vers l’esthétisme des publications de chez Futuropolis. Re bon point. A l’intérieur, le style « sérigraphie » d’Olivier BALEZ et ses tons pastels évoquent parfaitement l’esprit des années 40. Ca tombe bien, c’est pile la période qui nous intéresse. Quand le fond et la forme se rejoignent ça ne présage que de bonnes choses.
Arnaud le GOUEFFLEC, le scénariste (qui a commis l’excellent Villebrequin avec OBION), nous explique dès la préface comment il en est venu à (re)découvrir, le personnage du Chanteur sans nom. Si ce dernier a disparu de la mémoire collective, il a pourtant côtoyé les plus grands, était aussi charmeur que roublard et fut un des meilleurs amis de PIAF.
Pour parfaire son anonymat, il se produisait sur scène affublé d’un loup noir, derrière lequel il dissimulait son identité : Roland AVELLIS. Mais pourquoi se masquait-il de la sorte ? Etait-il un stratège du marketing en avance sur son temps ? A moins que ce soit un refus de la célébrité ? Si c’est le cas, c’est sacrément réussi !L’histoire se déroule sous forme d’enquête. Celle de A. le GOUEFFLEC qui tombe par hasard sur la boite à souvenirs du chanteur « oublié », le faisant ainsi ressurgir sous forme « d’esprit ». Esprit qui le guidera inconsciemment sur les quelques traces qu’a laissé cet illustre inconnu.
Le récit nous absorbe très facilement (surtout que les frasques du chanteur pimentent bien le récit) et on dévore les pages les unes après les autres en se demandant quelle sera l’issue à une telle vie. L’humour se mélange à la tendresse et fait d’AVELLIS un personnage attachant En ouvrant ce livre, c’est un peu comme une histoire cachée de la chanson française des années 40 que l’on met à jour.J’ai passé un très bon moment de lecture avec cet album, je tenais à vous le faire partager. Achetez-le (si vous le trouvez encore) ou faîtes-le vous preter et peut-être que le chanteur sans nom ne restera pas un chanteur oublié.Si au moment de l’écriture de l’histoire, Arnaud le GOUEFFLEC a eu du mal pour trouver des informations sur son sujet, depuis la sortie de la BD ce n’est plus le cas. Désormais, comme pour rattraper les choses, le chanteur sans nom à son propre MySpace.

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