Mad Max Fury Road ou le retour de la plus grande saga Post apo…

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Si il y a une franchise qui a à jamais changé le paysage cinématographique c’est bien ‘’Mad Max’’. Entamée en 1979 par George Miller un ancien étudiant en médecine Australien qui lâcha tout pour devenir cinéaste en 1971 et dont plusieurs courts métrages furent primés, la franchise ‘’Mad Max’’ a extrêmement marqué les esprits. Les aventures de Max Rockantanski (Mel Gibson), un ancien flic devenu fou après le meurtre de sa femme et de son fils par une bande de motards psychopathes dans un monde en crise au bord de l’holocauste nucléaire, se sont imposé comme le mètre étalon de tout ce qui se fait en matière de postapocalyptisme (mot inventé) cinématographique, vidéo ludique, littéraire et même musical.

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Reprenant volontairement une imagerie gaysante au possible ultra cuir moustache et la mêlant au style de bikers punkoïdes ravagés du ciboulot, George Miller obtient une mayonnaise décapante qui lui permet de dépeindre notre société si borderline.

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Suivra un second opus se passant ce coup ci après la troisième guerre mondiale et dans un monde complètement ravagé par les radiations et la folie. C’est dans ce monde agonisant que nous retrouvons Max survivant enragé qui va aider une communauté de survivants plus civilisés que les autres et harcelés par une horde de barbares motorisés qui en veut a ses installations pétrolifère. Ultra violence et action feront de ce film un immense chef d’œuvre du genre. Par la suite viendra le troisième opus sorte de ‘’Mad Max’’ light qui, si il est souvent dénigré par les fans, reste un film réussi et ultra sympathique ayant pour méchante l’immense Tina Turner. ‘’Mad Max au delà du dôme du tonnerre’’ est à mon sens un formidable post apo pour tous.

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Ce qui est intéressant c’est de constater à quel point en particulier « Max Max 2 » a influencé toute la pop culture et surtout le cinéma. En engendrant toute flopée de  films de série B voir bis en particulier en Italie où des  producteurs peux scrupuleux useront le filon jusqu’à la corde avec des « nouveaux barbares », « 2019 après la chute de NY » ou encore des « 2020 Texas Gladiators » aux style douteux mais souvent devenus culte par la médiocrité des décors, costumes et autres interprétations branlantes. Des films qui malgré tout étaient de gros recycleurs fourre tout ultra fun et sympathiques dont je suis toujours friand.

La bande dessinée  ne fut pas en reste et des comics tels que « Tank Girl » par Hewlett et Millighan furent grandement influencées par l’univers cuir et carlingue tunes à la tronçonneuse inventé par Miller. Mais c’est surtout le ciné Australien qui fut grandement bouleversé par le film et y trouva une sorte de maître étalon visuel qui d’une certaine façon lui collera comme une seconde peau. Il n’y a qu’a visionner des bobines comme le magistrale « Razorback » de Russel Mulchay ou encore « Encounters at Raven’s gate » de Rolf de Heir. Mais de toutes façons Il est évident que les terres rouges et jaunes de l’outback australien n’y sont pas pour rien non plus. Mais revenons a nos moutons (ca tombe bien l’Australie est aussi le pays des ovins) car une chose est certaine c’est que Georges Miller sait se renouveler et Il l’a plus que prouvé avec les « Babes » (Bien que n’ayant pas réalisé lui même le premier), « Lorenzo’s Oil », « Sorcières d’Eastwick » ou encore les « Happy Feet » et c’est presque trente années après le dernier opus de Mad max qu’il le prouve une nouvelle fois en donnant à sa création une quatrième aventure qui après prés de 17 années de développement a fini par voir le jour. Un temps considéré comme un remake, un reeboot, il n’en est rien et dixit Miller lui même il s’agit officiellement d’une suite. ‘’Mad Max Fury Road’’ serait une suite mais qui d’après son créateur ne respecterait pas vraiment de continuité ni de logique. Ici Max aurait perdu une fille et non son fils et sa femme, il n’a pas les traits de Mel Gibson mais ceux de Tom Hardy. Miller considère les aventures du guerrier de la route comme des légendes racontées par diverses personnes, ce qui explique certaines déformations et libertés prises avec le mythe. Téléphone arabe post apocalyptique aidant, les choses changent mais le contenu reste le même et ces nouvelles aventures de Max sont absolument sidérantes. Mêlant une violence qui n’est pas aussi hardcore avec des cascades comme on n’en avait jamais vu et des images d’une beauté à couper le souffle. C’est bien simple le film ressemble a une succession de toiles de maître vues sous le prisme de champignons hallucinogènes. Tom Hardy ne remplacera jamais Gibson, car il est un autre versant de Max, une vision différente d’un même héros hanté par les démons de son passé.

 

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En tout cas une chose est certaine ce Mad Max là fait la part belle aux femmes et offre à Charlize Theron l’un de ses plus beaux rôles en la personne de celle qui au finish est le véritable héros de cette aventure, l’imperator Furiosa. Femme de main retournant sa veste et décidant de se sauver d’un harem géré par un fou furieux du nom de Immortan Joe (d’ailleurs joué par Hugh Keays-Byrne qui jouait déjà le méchant du premier film). S’en suivra une course poursuite hallucinante où Furiosa va devoir faire équipe avec Max afin de contrer les plans de cet ayatollah du wasteland.

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Si le scénar du film pourrait tenir sur un Post-It, il n’en est pas moins riche de rebondissements mais aussi étrangement d’une grande humanité et d’une bonne dose de tendresse. Oui de la tendresse dans l’univers de ’’Mad Max’’. Pas si étonnant que ça quand l’on y regarde de plus prés dans la franchise. Les relations que Max à avec son chef, son pote, sa femme et son fils, par la suite qu’il aura avec plus de pudeur avec l’enfant sauvage et ensuite avec la tribu de mômes rescapés d’un crash d’avion. Ici c’est à plusieurs degrés que la tendresse est traitée, au travers de ces vieilles amazones, de ce couple qui se formera timidement et de Furiosa.

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Une tendresse toujours furtive et fugace mais que Miller finit toujours par immiscer dans ses métrages. Mais aussi et surtout ce film est un plaidoyer contre les extrémisme et du coup tout film d’anticipation qu’il est il reste profondément ancré dans notre réalité quotidienne, comme un miroir grossissant de l’actualité abominable qui nous tourmente depuis quelques années. Déviance des religions et des milieux sectaire, maltraitance vis à vis des femmes (patriarchie, droit de cuissage, esclavage moderne) asservissement des peuples, dictature.

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Sous couvert de pondre un film d’action pur et dur Miller nous offre sa vision de notre monde en constante et progressive décrépitude. De plus ici on ne se bat plus pour de l’essence mais pour l’eau, ce qui est au final beaucoup plus logique et tristement réel, car cette guerre de l’eau il arrivera bien un temps où elle finira par arriver. Ce qui est drôle avec ce Max la ce sont les théories, dont une qui ne cesse de revenir. J’aime à me dire que ce Max joué par Tom Hardy n’est pas le même Max que celui de Gibson, tout simplement pas le même homme mais en fait dates et éléments coïncident pour donner une certaine logique au fait que le Max de ce film n’est autre que l’enfant sauvage du second film.

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Souvenez vous l’enfant au boomerang bien aiguisé. Ici le guerrier de la route se comporte de façon beaucoup plus sauvage, avale des insectes et autres lézards de façon presque animale, grogne la plupart du temps, parle très très peu et détail important est bien plus fou et halluciné que le précédent. Ses cauchemars et visions sont hantés par une petite fille d’une dizaine d’année qui s’est semble t’il fait écraser par des véhicules lourds, alors que Max Rockatanski a perdu sa femme et son fils tués par les motards du premier opus. Dans le camion que pilote Furiosa les jeunes filles sauvées trouvent une petite boite à musique dans le blouson de Max, précisément la boite à musique que Max Gibson donna à l’enfant sauvage trente ans avant dans le 2. J’en déduit donc que l’enfant sauvage a donc grandi avec le souvenir prégnant de celui qu’il nommera (car il est le narrateur du deuxième film) le guerrier de la route. Il est devenu en grandissant comme il l’explique en monologue voix off du fin le chef de la tribu du nord (les gens que Max/ Gibson à sauvé) et à certainement appris a parler, a eu une fille et lors d’un raid de barbares a tout perdu et a fini comme son modèle a errer dans le wasteland. Plus tard il a certainement retrouvé la dépouille de son modèle ou même son modèle vivant qui lui a légué sa fameuse veste et un autre modèle de dodge interceptor. L’enfant sauvage aurait donc décidé de devenir Max en mémoire de son héros pour perpétrer la légende du guerrier de la route. Ceci n’est qu’une théorie de geek, mais j’aime a me dire que c’est ça.

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Pour en revenir au film lui même il est sans nul doute l’un des films les plus rock n’roll de l’histoire, un rythme effréné, une bande son tonitruante et magistralement maîtrisée et surtout une mise en scène se permettant des mouvements de caméra jamais vu.

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Un fort côté humoristique se mêlant a un maelstrom d’image et de violence qui font de ce film un immense opéra rock dans le bon sens du terme. En tout cas à presque 75 ans George Miller n’a rien perdu de sa hargne et nous livre un nouvelle vision extraordinaire des légendes du guerrier de la route.

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