[Le Petit Cochon #2] En chair et en os #nsfw

Le cochon du jour se la joue chorizo pour 2 scènes cul-tes chez Pedro.

Almodóvar parle couramment le cochon. Ce n’est pas par hasard que sa boîte de production se nomme El Deseo : Le Désir. L’Espagne (et c’est ce qui en fait le pays le plus érotique du monde) a compris que jouir, c’est mourir un peu. Quand le cochon pense se mettre bien, c’est la petite mort qui lui pend au groin. Mais dans deux scènes au moins, il s’envole et voit plus loin.

Victor est amoureux d’Elena, une jeune junkie. Lui qui est né dans un bus, en plein état d’urgence décrété par Franco, aspire à la liberté. Mais le sort s’acharne et il est condamné pour avoir tiré accidentellement sur un flic. À sa sortie de prison, il retrouve Elena : elle est mariée au flic, devenu paraplégique. Victor rumine sa vengeance ; il reprendra Elena en devenant le meilleur amant du monde.

Librement adapté du roman Live Flesh de Ruth Rendell, En Chair et En Os met en scène un sexe qui répare. Dans ce qui doit être leur dernière nuit ensemble, les corps des amants ondulent et deviennent indissociables. Chair vivante, vibrante. 100 secondes moites visibles ici.

Les schémas dominant/dominé, actif/passif, sont dépassés. Elena n’est pas un prix à gagner. Chavela Vargas chante : « Nous sommes deux êtres en un, qui se meurent en s’aimant, pour conserver le secret de combien ils s’aiment. »

Somos dos seres en uno, que amando se mueren, para guardar en secreto lo mucho que quieren. 

Jusqu’à cette image tellement iconique qu’elle est devenue l’affiche du film. À qui sont ces fesses ? On ne sait pas, on ne sait plus. Le yin & yang du cul. L’Espagne déchirée peut enfin se réconcilier.

Par ailleurs, on peut suinter l’amour par tous les pores en restant habillé. Douleur & Gloire, c’est le menu de Salvador (Antonio Banderas), même si la première option se fait bien plus présente. Il reçoit Federico, son amour passé, de passage dans la ville. Federico a une femme, des enfants, il veut que Salvador les rencontre et sorte de son appartement devenu un mausolée.

Mais Salvador n’a plus d’idéaux. Les deux hommes resteront verticaux. Sur le pas de la porte, Federico s’en va, a priori pour toujours.


Salvador pensait crever, mais une galoche va le sauver. Moralité : continuez de désirer, c’est le ticket pour l’éternité.

Dedico esta entrada a Anaïs y Santiago.

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