aparte

Je suis souvent le témoin invisible, anonyme et silencieux de rencontres impromptues et de désirs secrets.

Les luxueuses soirées pleines de paillettes, d’or et de champagne sont la piètre scène de ces nombreuses mauvaises comédies que j’observe à distance, au creux d’un canapé confortable, le sourire noyé dans mon mojito. J’ai toujours adoré le théâtre.

L’heure avance ; sous les lustres de cristal les hommes renouent leur cravate et époussettent leur veston dans un souci d’élégance tandis que les femmes plissent leur robe et vérifient discrètement leur rouge à lèvres dans le reflet d’une cuillère. J’aime la façon qu’ils ont de se regarder, cette ardente volonté de plaire, leur amour sans borne pour ce qui brille et clinque. J’aime leur manière de parler, leurs flatteries hypocrites et leur regard moqueur, pourtant sincère mais troublé par la fumée des cigares. Et j’admire leur personnage mal joué qu’ils oublient avant d’en venir, parfois, à frotter leur ventre l’un contre l’autre à l’abri des regards indiscrets, quand l’alcool a remplacé le sang et bat dans leurs veines. Alors, je me rends soudainement compte qu’ils me dégoûtent, eux et leur triste univers d’apparat qui ne sera jamais le mien.

Les cinq actes sont finis, le spectacle se termine quand les bouteilles sont vides et la musique éteinte ; le rideau ne tardera pas à tomber.

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