C’est l’histoire de trois élèves (Chester Hansen à la basse, Matthew A. Tavares aux claviers et Alexander Sowinski à la batterie et aux sampleurs) inscrits au même programme de Jazz, tous passionnés de hip-hop, ont l’idée plutôt non-conventionnelle de faire des covers de morceaux de rap, malgré le scepticisme de leurs professeurs.
C’est dans ce contexte que vont naître deux albums gratuits où se côtoient post-bop, free-jazz et hip-hop instrumentales et musiques aux sonorités électroniques. Les deux albums rencontrent de très bons retours critiques et le groupe est vite repéré par les ténors de la scène hip-hop us, Odd Future en tête. On retiendra les productions sur les albums de Earl Sweatshirt et Danny Brown qui montrent que l’on a également affaire à de formidables beat-makers.
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III, sorti il y a quelques mois, leur troisième album théoriquement mais le premier à ne contenir que des productions originales. On pouvait se demander si le groupe serait capable de prouver qu’il pouvait faire autre chose que des covers (certes, excellentes) et si il possédait un véritable potentiel créatif. Inutile de tourner autour du pot, la réponse est oui. Mieux, non seulement BBNG est capable de se confirmer en tant que trio avec des compositions solides mais en plus il montre une véritable empreinte unique. En effet, car si fusionner hip hop instrumental et jazz n’est pas quelque chose de nouveau (on pense à Robert Glasper ou Madlib), l’album des gars de Toronto possède une atmosphère peu commune. La batterie donne un magnifique squelette d’une ambiance chaotique et fait à certaines occasions magnifiquement ressortir les lignes de basses, les improvisations de piano et les accompagnements plus électroniques aux cours des morceaux. Triangle, l’introduction de l’album illustrant parfaitement ce son caractéristique de l’album, ainsi que CS60, Kaleidoscope, Since You Asked Kindly et Confessions sont selon moi les titres phares du disque et un véritable plaisir auditif. Si je n’avais qu’une seule reproche à faire sur cette album c’est peut-être une certaine froideur que j’ai parfois ressenti à certains moments, surement dû à l’absence pure et simple de swing. Très loin d’être homogène, j’ai juste cette impression tenace qu’il manque un petit quelque chose dans cette configuration basse électrique/batterie/piano pour réellement exploser. J’ai eu quelques éléments de réponses sur Confessions où le groove du saxophone transporte le son du trio, l’auditeur avec.
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Loin des stéréotypes de genre élitiste qui collent à la peau du jazz, cet album se veut facile d’accès mais assez complexe pour récompenser une écoute attentive. Mais ce disque laisse également entrevoir un avenir radieux pour ce trio, en montrant qu’il est capable de se hisser au panthéon des producteurs de hip-hop. En attendant, foncez, leur album est plus que recommandable.