Gronibard et le porngrind

Qui n’a jamais écouté de porngrind passe à côté de quelque chose qui, certes, ne plaira pas à tout le monde, mais mérite d’être découvert, ne serait-ce que pour parfaire sa culture musicale et découvrir que la musique française, ça n’est pas que la putain de variet’ et The Voice.

Le grind

Le grind est la preuve qu’il n’est pas nécessaire de s’étendre pendant des heures pour arriver à ses fins. Le morceau de grind dépasse rarement les 2 minutes et c’est dans sa brièveté et sa concision qu’il révèle sa saveur. Le grind, c’est comme une version punk et déjantée du haiku. Une batterie épileptique, une guitare à l’avenant, un chant extrême (comprenez que ça va du growl au screaming en passant par toute la gamme des chants hurlés), des paroles minimalistes qui se limitent souvent à une phrase ou deux pour faire passer une idée force, un renoncement assumé et total à la structure narrative habituelle de la chanson avec ses couplets et refrains tellement has been.
Le grind est l’une des évolution les plus extrêmes du Punk Rock. Simplicité et DIY sont de mise ainsi que bien souvent des textes contestataires et engagés….ou bien une grosse déconnade, qui est après tout une forme d’engagement, n’est-ce pas ? C’est en tout cas le créneau choisi par nos régionaux de l’étape, les lillois de Gronibard, porte étendard hexagonaux du porngrind, un sous-courant du grind dont la particularité parle d’elle-même.

gronibard

Le porngrind de Gronibard

Au premier degré, Gronibard sert un grind qui parle de cul. Au second degré….il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, il n’y a aucun second degré chez Gronibard. C’est un projet qui a choisi une forme d’expression complètement délirante et subversive et poussé le délire très très loin. Donner des concerts à poils, refuser d’être sérieux et de dire des choses censées en interview (comme ici, pour Metal-Impact en 2002 : interview de Gronibard – Avril 2002), organiser un jeu-concours dont le premier prix est un concert nu dans ton salon et ne parler purement et simplement que de cul avec des chansons dont le titre se suffit à lui même (même si l’idée portée par ledit titre n’est pas évoquée dans la chanson qu’il illustre): « Crème de chatte », « mon anus est un héliport à gland », « prout de bite », « quand je sodo Mimi Mathy ça fait un méchoui »,…vous voyez le genre? oui ? ça m’étonnerait. Parce que à priori, à moins d’avoir déjà goûté au grind, on ne voit pas vraiment le genre. Malgré ses titres et son côté chanson paillarde, le porngrind n’a pas grand chose à voir avec Patrick Sebastien. Le meilleur moyen de s’en rendre compte est d’y jeter une oreille. Avec 30 morceaux sur un album de 39 mn, vous aurez de quoi vous faire une idée plus précise…

Fondé en 1998, Gronibard peut se tarquer d’un line-up très stable vu que les cinq membres historiques sont toujours présents : Anal Capone (chant), Godezilla (guitare), Albatard (basse), Godemichel (batterie), P’tite bite (guitare). Trois albums au compteur, plus quelques split et singles. Le dernier album remonte à 2008 mais le groupe est toujours actif sur scène et en festival.

T’en redemandes :
– Une bio complète du groupe écrite par Kaotoxin : http://www.kaotoxin.com/gronibard-tuning-satanism-friendship-and-nonsense/
– la page facebook du groupe est là : https://www.facebook.com/gronibard/

gronibard

1 Comment

  • Benighted51
    Benighted51

    merci pour l’article ! Alors, je partage mais je suis aussi super fan de genesis et de phil collins ! 😉

    J’espère qu’ils ressortiront un album prochainement?! :/

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