L’album Not So Secret Garden de Howie Reeve occupe mes nuits depuis sa découverte.
Dans un hasard tout à fait relatif, j’ai vu un petit écossais jouer de la guitare basse, car la vie est ainsi faite.
Je me suis donc rendue au discret concert de Howie Reeve. Nous n’étions pas plus de douze dans ce petit bar. Le monsieur nous a gentiment demandé de mettre un instant nos portables de côté, et, sans nous laisser le temps de respirer, a posé son ambiance, et ses doigts sur les cordes.
Reeve t’offre des grands coups de cisailles sur sa basse. Des égards, tout ce qu’il y a de plus doux. Des caresses accompagnées de textes que n’auraient renié Mister Wyatt.
Sans payer de mine, le moindre du monde, il te fait ressentir le côté organique et viscéral de ses cordes de basse. Elles claquent et t’interpellent, à chacune des vibrations causées par le pincement sec et précis de ses doigt. Ses moment d’énervement sont d’une violence nette. Il joue plus gras et plus fort en toi que le plus gras de ton groupe de stoner préféré.
Où commencent et s’arrêtent ses improvisations dans son jeu aussi souple et élastique que dur et rocailleux, on ne le sait pas… Et pas le temps de s’interroger, on est repris dans le torrent raboteux de ses morceaux, pris aux tripes par ses mouvements d’humeur.
Le temps de te parler de sa passion pour le fromage, on le retrouve, simple, mais sans jamais perdre son charisme après ces épopées.
Puis il reprend, toujours martelant sa basse, la poinçonne et martèle. Ses mains avancent sur tous les front, on sent la bataille acharnée entre ce physique et lui, la basse qu’il dompte et ses mains, pour arriver à une harmonie sans nom, une complicité en majeure, une connivence en septième