Indicible

« Il y a des choses indicibles.

Ces trois mots là, par exemple. Tant de fois j’aurais aimé te les murmurer au creux de l’oreille, dans le brouhaha d’un concert. Te caresser les cheveux, te mordre la lèvre inférieure, te tenir par le petit doigt. Sans toi je me sens si seule, sans toi je me sens perdue. Tu arrives à faire du bruit de la ville, une mélodie harmonieuse qui serait le théâtre de nos baisers.

Je ne te dirai pas non plus mes blessures. Que j’ai perdu tant de guerres, pour finalement gagner que très peu de combats. Des cicatrices par-ci, par-là, parsemées sur mon corps, comme si ma peau gardait ces souvenirs avec un sadisme dont je me serais volontiers passée. J’aurais préféré être blanche comme la neige, sans taches ni déchirures, comme une colombe que tu aurais recueillie au creux de ta main.

Je ne te dirai pas non plus que j’ai peur. Constamment. Que ma vie n’est qu’une succession de frayeurs, que demain je pourrais mourir à tout moment. Que de mes yeux coulent des larmes invisibles, que mon coeur bat la chamade parce qu’il pourrait lâcher bientôt.

Je ne te dirai pas non plus que les doigts me brûlent d’effleurer ta peau, que mes lèvres aimeraient tant se poser au creux de ton cou. Que mes mots sont pour une fois inutiles, que ce sont les actes qui comptent. Que dans mes yeux tu peux lire, le désir, la crainte, l’envie, et surtout, la tendresse.

J’aimerais t’avoir toujours à mes côtés. »

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