Hommage à Jean- Louis Bergheaud dit Jean-Louis MURAT [1952 – 2023]

La disparition de Tina a largement éclipsé celle de Jean-Louis Murat, mort semble-t-il d’une embollie pulmonaire. Mais de ce dernier je me sentais personnellement bien plus proche, lui qui m’a accompagné fidèlement depuis 35 ans. Pas le coup d’un soir.

 Jean-Louis MURAT était un peu ce tonton artiste que la famille se plaît à rabaisser et dont on se moque mais que nous on admirait en secret.

Il était le parrain d’une part essentielle de la scène française, son influence considérable. Les Biolay, les Dominique A. et tant d’autres n’ont jamais caché leur admiration pour le bonhomme ni ce qu’ ils lui devaient. Un géant, car il faut bien l’admettre, à la fin des eighties, et tout début des nineties y avait qui en France ??? Noir Dez et la Mano émergeaient à peine, et l’autre monstre, Gainsbourg nous quittait. Pourtant il n’ a jamais eu la reconnaissance qu’il méritait mais sans doute aussi la fuyait-il, exécrant la sphère su Showbizz et ses circonvolutions promotionnelles.

Jean-Louis MURAT

Discret, un caractère bien trempé en bon paysan, un poète crotteux replié dans son Auvergne chérie le grand public le connaissait, pas forcément pour les bonnes raisons, son duo avec Mylène Farmer – sans doute sa seule concession pour ce grand incorruptible de la musique française. Il fera d’autres collaborations bien plus fructueuses – , ses coups de gueule et ses prises de becs sur les plateaux télé, parce que c’est vrai, il ne l’ouvrait pas souvent, mais quand il l’ouvrait il y en a dont les oreilles ont saigné grave.

Sa musique et sa voix nonchalante sont immédiatement identifiables alors même qu’il a arpenté de nombreuses terres musicales, du folk à la chanson française de la pop anglaise au rock américain jusqu’à l’électro. Et sur scène les chansons souvent intimistes prenaient une toute autre ampleur. Je l’ai vu en 2004 à Strasbourg…. et c’était vachement bien.

Depuis Si je devais manquer de toi en 1987, Murat n’a chanté quasiment qu’une seule chose, l’amour et l’attachement à l’autre (ou à la terre). Voici quelques titres pour vous donner envie et surtout pour lui rendre hommage.

 

S’en sont suivis une tripotée de magnifiques albums :

Cheyenne Autumn (1989)

Le Manteau de Pluie (1991)

Mustango (1999) avec ce morceau hommage à PJ Harvey

Et même une chanson engagée

Un album en collaboration avec Isabelle Huppert à partir de poèmes de Madame Deshoulières (2001)

Le Moujik et sa Femme (2002)

Un double album plein à craquer de tubes Lilith (2003)

Un album en collaboration avec Jennifer Charles la chanteuse des Elysian Fields : A bird on a Poire (2004) 

Jean-Louis Murat a continué par la suite à sortir quasiment un album tous les ans jusqu’à l’année dernière. Des disques de qualité où l’on pourra trouver des petits trésors comme ce titre de 2018 sur Il Francese

Et pour ceux qui ne connaîtraient pas bien leur Jean-Louis voici une interview menée par Ardisson il y a plus d’une vingtaine d’années, du Murat pur jus.

Ce portrait/interview de Daniel Picouly

Et chez Ruquier, parce qu’on s’en lasse pas….

 

 

Alors au-revoir et merci pour tout Monsieur l’Artiste, j’espère votre paradis plein de musique, de femmes, d’amour et de boue.

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