Elle dort.

Je la devine à peine dans la pénombre de la chambre. Ses formes dissimulées sous l’épaisse couette dans laquelle elle s’est enroulée, je ne vois d’elle que sa longue chevelure soulignée par la traînée lumineuse du lampadaire de la rue.

La ville dort aussi. Aucune voiture, aucun passant, juste la neige qui se dépose sans bruit sur les trottoirs gris.  Par la fenêtre, j’admire les flocons qui dansent dans la lumière de la nuit, la beauté éphémère des cristaux glacés. Elle est belle comme la neige. Froide, brûlante, pénétrante.

Elle gémit dans ses songes.

Contre moi son corps chaud qui se colle.

Je la respire, profondément.

Son odeur la nuit est magique, envoûtante, un mélange de miel et de vanille, de coton et de camphre. La nuit, elle a l’odeur de l’amour.

Je glisse mes bras autour d’elle pour mieux la sentir dormir.

Elle relève la tête et me regarde, surprise. Je l’ai réveillée. Ou peut-être pas. Son petit nez se fronce et elle lâche une « Je t »aime » endormi.

La nuit, sa voix est douce et rauque. Le miel et le camphre.

Déjà elle a disparu dans ses rêves.

Je la serre contre moi.

Dehors, l’air est glacé.

Moi, je suis heureux.

1 Comment

  • Gatrasz
    Gatrasz

    ?? Dou-ouce nuit… 🙂

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *