Le génie brésilien existe ailleurs que dans le football, il est aussi dans la musique avec SEPULTURA !

Juillet 1996, j’étais aux Eurockéennes de Belfort pour assister à la prestation incroyable et sulfureuse des metalleux brésiliens de SEPULTURA qui ouvraient pour les RED HOT CHILI PEPPERS (à l’époque bien en forme). Que dire ? Une énergie phénoménale, une musique puissante et massive et un set si intense que même les RED HOT CHILI PEPPERS semblaient mous après, c’est dire …

SEPULTURA est devenu au fil du temps et de ses albums, une influence majeure dans le Metal même si, à regret, le groupe peut sembler parfois injustement sous-coté. On revient avec ce billet sur le parcours de SEPULTURA (en particulièrement sur ses 15 premières années d’existence, les plus intéressantes), jalonné d’une discographie riche de 15 albums (excusez du peu) et de quelques passages scéniques légendaires.

Les débuts :

1984, SEPULTURA est créé par les deux frangins Max (chant/guitare) et Igor (batterie) Cavalera, qui s’entourent de Paulo Jr (basse). A l’époque, leurs influences se puisent dans le Heavy et le Black Metal et particulièrement dans BLACK SABBATH et VENOM. Agé d’une quinzaine d’année en moyenne, le groupe, dont le line-up n’est pas encore stabilisé, va sortir en 1985 un EP de 5 titres Bestial Devastation. Ce galop d’essai emprunte clairement aux styles Death Metal (ce sont les débuts de MANTAS/DEATH, créateur du genre aux US) et Black Metal (l’influence de VENOM et de CELTIC FROST se ressentent dans le son). La production n’est franchement pas terrible mais le disque va permettre à SEPULTURA de sortir du bois.

sepultura morbid

S’ensuit en 1986 la sortie de leur vrai premier album : Morbid Visions. Toujours ancré dans son mix Death/Black Metal, la production n’atteint toujours pas des sommets mais l’opus va permettre au groupe de développer sa notoriété au Brésil et de démarrer les tournées, porté par un morceau devenu désormais un classique du groupe : Troops Of Doom.

Extrait : Troops Of Doom

1987, le virage Thrash

Outre l’arrivée du virtuose Andreas Kisser à la guitare solo, le groupe montre son souhait de mélanger les genres de façon assez singulière pour l’époque. Ils délaissent désormais le Black Metal pour s’orienter vers un Death/Thrash Metal efficace et puissant avec deux albums : Schizophrenia et Beneath The Remains.

Avec Schizophrenia SEPULTURA arrive enfin à produire un album digne de ce nom et apporte davantage de mélodie à sa musique. Le groupe commence d’ailleurs à bien remplir les salles et assurer les premières parties de groupes Thrash de premier plan comme SLAYER par exemple.

Extrait : From the Past Comes the Storms

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Mais c’est surtout en 1989, avec Beneath The Remains, que le groupe va marquer les esprits avec un album qui se veut résolument Thrash Metal. Les tournées mondiales vont se succéder et SEPULTURA va s’installer durablement dans le paysage musical pour devenir une référence incontournable.

Extrait : Inner Self

L’apogée dès 1990 …

Fort de sa notoriété, de la stabilité et de la connivence évidente du line-up, SEPULTURA reste toujours aussi créatif et sortira 3 albums qui feront date dans sa discographie et dans le Metal. Ainsi, ce sont Arise, Chaos A.D et Roots qui marqueront les esprits.

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Arise, tout d’abord en 1991. Je pense que c’est l’un des albums qui définit le mieux le genre Thrash Metal (avec Chaos A.D, le suivant de SEPULTURA, Reign In Blood de SLAYER, Master Of Puppets de METALLICA ou encore Among The Living d’ANTHRAX). L’album est puissant, les riffs absolument redoutables et d’une précision ciselée, un ensemble carré comme jamais. L’un des meilleurs albums de SEPULTURA à n’en pas douter.

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Chaos A.D suit en 1993. Difficile de trouver un bon successeur à Arise ? Que nenni ! SEPULTURA délivre ici un album tout simplement bestial et génial, ne seraient-ce que pour les hymnes que sont devenus Refuse/Resist et Territory, entre autres. SEPULTURA, apporte une touche plus tribale et industrielle à sa musique tout en y injectant davantage de mélodie. C’est innovant et cela reste Thrash. Un coup de maître ! Leur meilleur album à mon sens et une place méritée parmi les plus grands albums de cette décennie.

Extrait : Refuse Resist live sur le plateau de NPA où Mimi Mathy  en prend plein la tronche

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En 1996 arrive Roots, riche de 15 titres qui nous entraînent dans un voyage résolument exotique, au cœur des tribus indiennes et de leur culture. Roots est assurément l’album le plus commercial mais sans être pour autant dépourvu d’une qualité intrinsèque indéniable. Comme quoi, réussir commercialement et maintenir sa créativité et sa ligne sans compromis, c’est possible. Avec cet album SEPULTURA s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur : influences tribales, riffing speed mais il est dans l’ensemble plus diversifié. Un joli tour de force qui nous offre des hits juste énormes : Roots Bloody Roots, Ratamahatta, Spit (génial), Attitude ou encore Cut-Throat. Bref, du lourd, du très lourd.

Extrait : Spit (pour ne pas mettre Roots que tout le monde connait)

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En 1997, Max Cavalera quitte SEPULTURA (les raisons restent pour le moins obscures), fondera le groupe SOULFLY et marquera la fin d’une époque. SEPULTURA trouvera le remplaçant de Max Cavalera en la personne de Derrick Green. En 1998, sortira un album que l’on qualifiera de transition (peut-être mal aimé du fait du changement de line-up et de voix) : Against. Pas grand-chose à dire à part qu’il est bien composé et que le groupe cherche un nouveau départ.

Extrait : Against

Les années 2000 : fin d’une époque « dorée », Max Cavalera a tué le game

La suite laisse perplexe. Des évolutions dans le line-up (départ d’Igor et d’Andreas), des albums de reprises, des coffrets … On sent bien que le départ de Max Cavalera a limité la créativité et par conséquence l’engouement pour le groupe même si les tournées mondiales se succèdent. Malgré cela, l’image et la musique de SEPULTURA demeurent inaltérables et indélébiles, et le groupe reste dans le coeur des fans.

Que retenir de SEPULTURA ?

Plusieurs choses à mon sens.

Au moins 4 albums qui ont fait date dans le Thrash des 90’s et qui ont clairement influencé let dessiné les contours du Metal d’aujourd’hui. La forte personnalité et le charisme de Max Cavalera, porte drapeau du groupe qui, avec lui, a pris un virage libertaire, anarchiste voire carrément révolutionnaire (positionnement assez rare dans le Thrash pour l’époque et qui mérite d’être souligné). Un talent incroyable dans la composition et cette capacité géniale à innover, se renouveler en permanence, à injecter des influences diverses et variées pertinentes. Enfin, dernier point : la présence scénique et l’énergie qui se dégagent des prestations live de SEPULTURA.

Pour preuve, leur set sur un plateau TV anglais en 1996 qui vaut le détour :

RESPECT LES GARS !

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