Le tatouage, c’est se faire marquer durablement la peau avec un dessin à l’encre. Depuis un an que je fréquente assidûment la scène Metal, je côtoie des paquets de tatoués et à force d’admirer de superbes dessins, l’envie m’a pris d’avoir moi aussi mon petit tattoo… Ce n’est pas une décision qu’on prend à la légère. Avant de se faire marquer à l’encre, de manière indélébile, avec une aiguille, on réfléchit un peu (ou sinon on le fait complètement bourré et ensuite on le regrette).
On se met à regarder plus attentivement les tatouages des autres. Remarquer les mauvais tatouages ou les défauts. Telle ligne qui se fond dans les chairs, telle couleur qui fuit sur le côté, telle licorne complètement foireuse. On hésite, on se demande si ça vaut vraiment le coup et si le résultat sera satisfaisant. Parce qu’on ne veut pas avoir le même papillon, le même dauphin ou la même marque tribale que tout le monde. Mais pour autant, on ne se sent pas d’attaque pour le dragon qui couvre le dos….
J’ai opté pour un custom. C’est à dire une oeuvre unique créée juste pour moi. Tu peux aller chez le tatoueur et choisir un modèle sur catalogue (un flash tattoo), mais tu peux aussi demander une création originale. C’est plus cher, plus long, mais tu seras le seul à le porter. Et il aura une vraie signification pour toi et/ou pour l’artiste. Il faut ensuite trouver l’homme ou la femme qui laissera l’empreinte sur ta peau et décider du genre de tattoo que tu as envie de faire réaliser. Les tatoueurs sont un peu spécialisés. Il y a certes des généralistes, mais ils ont chacun une pratique de prédilection.
La décision, la recherche, la réflexion…ce sont des étapes essentielles. Il y a un parcours initiatique, et il passe par là.
Pour ma part, j’ai suivi les conseils de mon ami Ludo, le webmaster de Metal-Impact, qui a couvert le Mondial du tatouage 2015 pour le webzine (il a pris une centaine de photos que je te recommande aussi, le lien est dans l’article). Il m’a dit de consulter les sites web et les books des tatoueurs pour trouver un style qui me plaise. Puis de rencontrer le tatoueur pour parler de mon projet et de décider après l’entrevue, au feeling. Ce que j’ai découvert par la suite, c’est que les tatoueurs les plus demandés ont des listes d’attente longues comme le bras et se réservent le droit de refuser un projet dont l’intérêt artistique n’est pas suffisant. C’est un peu intimidant. L’idée de risquer de se faire rembarrer pour un projet trop banal. Mais ça force à réfléchir encore plus. Je te rassure, je me suis pas grillé les neurones, à moins de tomber sur un vrai connard, tu as en face de toi un artiste qui veut s’exprimer, tu ne vas donc pas t’amener avec un projet documenté de dix pages, façon storyboard. Et puis à partir des book des tatoueurs, tu te fais une idée du genre de boulot qu’ils font…
J’ai commencé par le site du Mondial du tatouage. je suis allé sur les pages des tatoueurs pour me familiariser avec les différents styles. Comme Ludo, j’ai flashé sur le travail du russe Ivan Hack (vas voir, c’est magnifique).
J’ai poursuivi ma recherche pendant plusieurs jours (beaucoup d’artistes sont sur Tumblr et Instagram). J’ai finalement short-listé trois tatoueurs parisiens.
Le Mystery Tattoo Club, Anomaly et Sailor Roman. Après de longues tergiversations, comparaisons de photos, arbitrages sur les délais (2 ans de liste d’attente pour le Mystery), j’ai décidé de confier ma peau à Sailor Roman. Il est spécialisé dans le tatouage marin monochrome et travaille au point pour créer un effet de volume, comme les pointillistes en peinture. J’ai contacté Romain, nous avons convenu d’un rendez-vous et là j’ai commencé à réfléchir à mon projet….(à suivre).
PS: j’ai délibérément choisi de ne pas montrer de photos des tatoueurs que je cite. C’est par respect pour le travail des tatoueurs, mais aussi parce qu’il est difficile de choisir un modèle à montrer. Leurs pages regorgent de photos magnifiques et il serait dommage de se contenter d’une seule…
PPS: Et je n’ai pas non plus pris cette décision après avoir visité l’exposition Tatoueur / Tatoués qui se tient au Musée du Quai Branly jusqu’au 15 octobre prochain. Mais maintenant j’ai bien envie d’y aller….