Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir. Ne commence pas à me prendre la main si tu comptes la lâcher. J’ai dans le coeur des blessures insoupçonnables, des maux dissimulés entre les bribes de mes souvenirs. Chaque sourire que je te retourne est une épreuve, une lame de plus dans mon âme, et pourtant, je ne peux m’empêcher de te contempler.
Je t’ai vu, pour la première fois, dans le triste métro parisien. Te voir chaque matin ressemblait à un lever de soleil, tu éclaircissais ma journée plus que n’importe quel café. Jusqu’à ce que je comprenne, lorsque je te croise dans les couloirs. On étudiait au même endroit. Et je me surprenais, pendant mes heures libres, à essayer de te croiser n’importe où, partout, attraper un petit peu de ton ombre pour égayer ma journée. Me concentrer sur ta présence dans les salles de cours immenses, passer deux, trois heures à surveiller la porte d’entrée.
Tu es si beau, tu es si élégant. J’ai pensé la première fois que je voudrais faire partie de ta vie, le temps d’un baiser ou d’une étreinte, pouvoir voir mon reflet dans tes yeux bleus. Ne serait-ce que te voler une caresse, un frôlement, la sensation de ta peau contre la mienne.
Je ne te connais pas. Et si une partie de moi rêve d’être tienne, je ne peux me résoudre à passer à l’acte. Alors plutôt que de venir te découvrir, tu resteras éternellement dans mes fantasmes, étouffé dans ces bribes de souvenirs, que j’emporterai avec moi. Parmi les regrets, je me pencherai surtout sur le soulagement de ne pas avoir été rejetée.