Musso, Levy ou Balzac ?

Comment faire polémique en une seule question ? Le Figaro sait faire du haut de son piédestal de snobinards droitards. Suis-je en colère ? Que nenni, désabusée tout au plus.

“Marc Levy contre Guillaume Musso, lequel est le plus nul ?”

Intelligente question, titre putaclic pour un article parlant de la dite consternante lecture des deux auteurs. Intelligente était ironique, vous l’aurez compris. Ce mépris me désespère, me dérange, cette condescendance crasse, ce sentiment d’être de l’élite, de détenir le savoir, la vérité, une oppressante mise à mal du populaire.

Le journaliste n’en est pas à son premier papier sur la nullité (de là à y voir sa propre nullité, serait-ce trop ?), il avait commis le “Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature : et si c’était nul ?”

Voyez cette obsession !

Il n’y voyait que style plat, écrivain de l’intime sans talent, loin des Proust et Céline, a-t-elle une seule fois demandé la comparaison d’ailleurs…on peut tout à fait le penser sauf à y glisser que pour lui, en dire du mal était évidemment pris pour de la misogynie, l’éternel “on ne peut plus rien dire en le disant et précisant qu’on ne peut plus rien dire…” Le serpent qui se mord la queue en y prenant son plaisir, l’auto fellation.

Je vais être claire avec vous, je n’ai jamais lu aucun Musso ni Levy, par choix ou hasard, et je n’aurai donc pas la prétention d’y apposer mon avis. J’ai la faiblesse de lire avant de critiquer, et mes critiques ne valent que pour mon ressenti, je ne sais dire du mal, je préfère le silence.

photo par
ActuaLitté

Le sujet qui m’intéresse ici est : qu’est-ce que la littérature ? Faut-il être mort, être adoubé par l’électorat de droite (coucou Le Figaro) pour intégrer “La littérature” ?

C’est, en sus, dénigrer toute une belle part de lecteurs qui ne cherchent qu’une chose : le plaisir. Lire et aimer Proust n’est pas une nécessité, on survit et vit très bien sans, n’en déplaise à certains. Proust m’ennuie et je le dis sans faux-semblants. Balzac, Murakami ou Zafón m’enchantent et je le dis sans prétention, c’est ainsi.

La littérature n’est pas une mais plusieurs, le roman de gare ou de plage ne fera jamais oublier nos plus grands auteurs, nos Balzac, Camus, Hugo et autres belles plumes, il aidera et permettra à tous de s’évader, de prendre goût à la lecture et peut-être découvrir sans peur, par la suite, les classiques ou non, qu’importe. Les lecteurs de BD et de manga connaissent bien et depuis longtemps cette arrogance, j’ai eu cette même arrogance envers mon fils, lecteur de manga, autre génération autre culture.

Cette prétendue supériorité du lecteur de belles lettres me fait penser à la non tolérance de certains mélomanes, ils ont leurs opinions et n’en tolèrent aucune autre. C’est ahurissant de bêtise.

L’important n’est-il pas que Musso et Levy soient des points d’entrée au rayon culture ? La culture ne se limite pas, elle élève et pousse, un jour un Musso mènera au livre d’à-côté.
Les rayons de ma bibliothèque parentale était un fourbi de tout, des SAS de mon père aux livres ésotériques de ma mère, la mienne, adolescente, croulait sous les Stephen King, les Agatha Christie. Le sexe, la vie après la mort, les extraterrestres et l’horreur ou les meurtres m’ont construit un monde de mots, les mots que j’aime. Plus tard j’ai osé Zola, pleuré avec Gavalda, et frissonné avec Harry Potter. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait livresque…(j’aime l’humour aussi).

Lisez, LISEZ, quoi qu’on vous dise, lisez ce qui vous enchante et vous plaît, sauf Le Figaro.

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