Avant non-stop, Jaume Collet-Serra, plus habitué aux films d’horreur (La Maison de cire en 2005 ou Esther en 2009), a réalisé le très bon film « sans identité ». M’ayant déjà bien plu par son scénario palpitant, non stop se devait de faire aussi bien.
L’intrigue de Non stop est bien ficelée. Ce huis clos dans les airs plane comme il faut mais se trouve néanmoins loin de la perfection.
Première mise en bouche, la bande annonce. Et là, c’est pour moi la douche froide.
Je me dis: « encore un film d’action dans un avion ou de vilains méchants vont commettre des meurtres pour se terminer en crash ». Pas séduit, j’y suis allé un peu à reculons.
Qu’en est il ?
Fidèle à lui même, on retrouve Liam Neeson, alias Bill Marks, en grand homme au mental d’acier, qui ne recule devant rien, prêt à tout pour sauver ce qui lui est cher. Julianne Moore dans le rôle de Jen Summers, en femme écorchée et curieuse, (qui aime les hublots), fait le job mais sans plus. Et on revoit avec plaisir Lupita Nyong’o, (qui a marqué les esprits dans 12 years of slave) en la personne de Gwen, un rôle assez anecdotique en tant qu’hôtesse de l’air…
Malgré la bonne intention de cacher l’identité de Bill (qu’on découvre totalement une fois dans l’avion) , le début du film n’en est pas moins laborieux. On s’interroge vraiment quand l’action va décoller, et dans quelle direction on se dirige.
Chose étrange, on esquisse aussi quelques sourires par moment lors des contrôles d’identité des passagers.
Après cette mise en situation nous voilà parés au décollage. Enfin !
Les choses sérieuses commencent lorsque Bill reçoit un premier sms intriguant d’un inconnu.
Tout la mécanique du scénario fonctionne autour des sms de cet inconnu. Ainsi en est il: toutes les minutes un passager mourra si la somme de 150 millions de $ n’est pas versé sur un certain compte en banque. A vouloir éviter les morts, c’est Liam qui au final les provoque: très tortueux ! On fait face à un homme totalement impuissant à trouver le coupable, et en même temps empêtré dans une situation sans issue. On se prend au « jeu » car on veut tous savoir qui se cache derrière ces sms et qui menace la vie des passagers. Est ce un homme ou une femme ? Comment identifier son comportement suspect au milieu de 146 passagers ? Bill essaie de trouver toutes les parades pour le démasquer, la parano s’installe. On est perdu autant que Lui. C’est efficace ! Bon, on découvre aussi qu’il y a une bombe, une ficelle qui appelle la fin avant de la voir, c’est dommage ! Va t-elle exploser ? Mystère.
Au fur et à mesure des minutes qui s’enchaînent, on trépigne d’impatience pour connaître la fin mot de l’histoire. Le réalisateur glisse astucieusement de bons retournements de situation. Pas de temps mort. C’est prenant.
Après tant de suspens, il faut bien terminer le film. Oui mais de quelle manière ?
Donc résumons: nous avons des passagers dans un avion, un maréchal, un ou des méchants et une bombe. Et bien malheureusement, c’est là que l’ingéniosité fait carrément défaut au réalisateur. [SPOIL] La bombe finit par exploser, l’avion essaie d’attérir tant bien que mal, Bill sauve in extremis une fillette, assise sur son siège qui fait face au vide. Les autres sièges et le fuselage sont aspirés dans la chute sauf elle (crédibilité 0) et aucun mort ! [/SPOIL] Déception.
J’aurai aimé une fin catastrophe plus recherchée, et là clairement, le réalisateur l’a vraiment bâclée. Dommage.
Cela dit, l’exercice de faire 1h45 de film dans un avion n’est pas forcément chose aisée, et au final, l’impression générale est plutôt bonne !