The Homesman – La folle aventure

affiche the homesman
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The Homesman est une adaptation du roman, Le chariot des damnés, publié par l’auteur américain Glendon Swarthout en 1988. 

Pas fan des western d’aujourd’hui, je dois dire que je suis allé le voir un peu à reculons. Et pour le coup Je n’y serais sûrement pas allé s’il n’y avait pas eu la présence de Tommy Lee Jones et Hilary Swank, tant on connaît leur qualité dans leurs jeux de rôles.

Les premières minutes me donnent raison. C’est lent, confus, on ne sait pas du tout dans quelle histoire on va être embarqué. Mais ce n’est pas une raison pour partir. Laissons le film se dérouler.
L’histoire peu commune est la suivante:  trois femmes ayant perdu la raison, sont confiées à Mary Bee Cuddy (Hilary swank), une pionnière forte et indépendante, dans le but de se faire soigner.

Cuddy est assurément une femme forte, courageuse et célibataire, un peu naïve aussi, qui se cherche un mari pour s’épanouir. Mais aucun homme ne veut d’elle. Elle fera la rencontre hasardeuse d’un homme bourru, la corde au cou, George Briggs (Tommy Lee Jones), que des malfrats n’ont pas eu le courage de pendre de leurs propres mains, laissant ce soin à un cheval. Le hasard fait donc qu’il est resté en vie. Cela fait donc deux situations où le hasard prend vie. C’est de là que l’histoire va naître et devenir assez folle. Je m’avance peut être sur les intentions de Tommy Lee Jones en réalisateur, mais il semble que cette idée du hasard soit au centre du film, à l’exemple de celui au centre de nos vies. Hasard de rencontres qui fait que d’une situation à une autre, la vie se déroule, nous surprend jusqu’à faire naître de nouveaux destins.

 

Le film est assez poignant. Ces folles, extrêmement bien interprétées, nous retournent, nous dérangent. Ne pas les citer dans la réussite du film serait une énorme erreur ! Elles crédibilisent la situation et les comportements de Cuddy et Briggs. Ces derniers font preuve d’une force mentale assez extraordaire pour supporter 5 semaines de voyages avec elles. Et ce d’autant plus qu’ils ne s’apprécient guère. Deux caractères totalement opposés qui s’entrechoquent. Ainsi Cuddy se donne a corps perdu pour aider ces folles tandis que Briggs, pas sentimental pour un sou, dépasse cette situation avec un flegme étonnant. Son seul but est d’arriver au bout ce périple. Et quel périple ! On voyage à travers de vastes espaces désertiques du Nebraska présentés comme de véritables tableaux. Livrés à eux-mêmes, se contentant de presque rien, nos héros meurtris surpassent toutes les situations aussi dangereuses soient elles. Rien ne les démonte. Cette force et volonté qu’ils dégagent est frappante en même temps qu’exemplaire.

La photographie est très belle de bout en bout ! Au tout début, certaines scènes d’intérieur ne sont pas sans rappeler les peintures hollandaises du XVIIème, et en particulier celles de Johannes Vermeer (le spécialiste des scènes d’intérieur domestiques de la classe moyenne).

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Au fur et  à mesure de ce périple, Cuddy et Briggs se découvrent davantage. Le voyage et le vécu délient les langues. Les visages et les personnalités se dévoilent davantage.
Le réalisateur distille plein d’intentions et de sentiments. On s’impatiente sur le devenir de notre couple de voyageurs improbables. On finira par découvrir que même sous une carapace d’un homme bourru, se cache une part de lumière… Briggs va se révéler sensible, attentionné, lui même surpris de cette brèche qu’il cachait profondément.

Malgré tout, je trouve un défaut majeur au film: le sujet de départ de la folie est totalement occulté ! Quelle est l’histoire de ces femmes folles ? J’espérais en apprendre plus au fur et à mesure, mais en réalité tous ce qu’on doit savoir est dévoilé au début, mais beaucoup trop rapidement, trop succinctement et sans évolution. Ainsi, à la fin, rien ne nous parle du devenir de ces femmes. Vraiment dommage. Cela aurait ficelé le tout merveilleusement. J’ai été frustré de ce point de vue là.

La dernière demi-heure m’a davantage plu malgré un dénouement trop centré sur Briggs.

Et si on parlait du titre ?

Je me suis posé la question du choix de ce titre tout le long du film (sans trop le comprendre au début je l’avoue). J’ai donc fais ma petite recherche. Il s’agit d’un mot valise qui signifie « rapatrieur ». Etrange de vouloir mettre en valeur l’action de l’homme plus que celle de la femme dans cette folle traversée. Cuddy et Briggs portent tellement ce film de bout en bout, qu’on se demande bien la raison du choix.
Cette réponse, (qui ne m’a pas satisfait) on l’obtient à la fin du film (je vous laisse découvrir). Cela peut sembler tout à fait justifié, mais je ne peux m’empêcher d’être quand même déçu car pas dans le ton du film.

Au final je reste partagé. D’un côté, des manques et une lenteur notable, de l’autre de très belles interprétations aux psychologies torturées.
Je pense que c’est une oeuvre à lire plus qu’à voir.

La note de Manu: 2,75/5 (oui ca n’existe pas mais je fais ce que je veux)

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