Tintin & Le Tacle Spielberg

 

Nombreuses furent les critiquent  qui ont fusé à la suite des diverses avant-premières de « Tintin : le Secret de la Licorne ».

On ne va, d’ores et déjà, pas prendre en compte l’avis des féroces adeptes du cinéma d’auteur si français, ou plutôt si. Consister à casser un film qui va forcément marcher car son réalisateur est malheureusement un génie international, juste pour promouvoir son cinéma nombriliste au manque d’ambition total, je ne trouve pas ça si malin, c’est même mauvais joueur. On sait à quel point Spielberg a aimé notre nouvelle vague (je vous ramène à son amitié avec François Truffaut que l’on voit notamment dans rencontres du 3ième type) et à quel point il aime notre pays : pour cela il suffit de s’amuser à remonter toute sa filmographie pour découvrir toutes ces petites références. Alors non je n’apprécie pas que nos fameux critiques descendent de manière si facile un auteur / réalisateur qui a marqué l’imaginaire collectif depuis si longtemps. D’ailleurs je vous invite à compter le nombre de mauvais films qu’il a pu faire : c’est tout simple, ça tient sur les doigts d’une main alors qu’il en a fait une bonne vingtaine…

Donc oui je préfère amplement le cinéma de genre et je me fous complètement de quel pays il vient du moment qu’il est bon. Et j’apprécie notre exception culturelle surtout lorsqu’elle prend des risques et pas quand elle se repose sur ses lauriers supprimant nombre de projets qui ne sont pas des comédies, ou des drames plein de pathos. Et je vous demande pourquoi tous les si bons réalisateurs européens s’en vont vers Hollywood ? A croire que la liberté se trouve bel et bien là-bas…

J’en rajoute probablement des tonnes, et ce de manière caricaturale car succincte, mais que veux-tu, c’est Spielberg qui m’a donné envie de faire du cinéma, pas toi et ton film sur tes pieds et ses mycoses.

 

Attardons-nous désormais sur les tintinophiles. Là c’est une autre histoire car on touche au Graal. Ou pas. Car dès la séquence de générique on sait que ce n’est qu’une nouvelle interprétation des albums d’Hergé : lui ne dessinait pas sur une machine à écrire ! C’est donc l’œuvre de trois scénaristes dirigé encore et toujours par Spielberg. Comme pour tous ses films c’est lui qui est derrière le scénario, qui en donne les grandes lignes, les grands coups de pinceaux. Sinon on ne retrouverait jamais ses thèmes favoris.

Donc non, ne vous attendez pas à une mise-en-image fidèle des œuvres d’Hergé, encore heureux. Je vous invite à voir « tintin et les oranges bleues » par exemple, vous y verrez la cata.  Réjouissons-nous plutôt de voir que c’est un tintinophile également qui a réalisé ce film à grand spectacle, il acheté les droits pour la bande-dessinée en 1984. Et on sait désormais qu’il s’est inspiré de Tintin pour Indiana Jones et La Dernière Croisade (voir plus). J’ai aussi lu qu’on avait perdu la ligne claire, soit, sauf que si on regarde le film en 3D, comme l’a souhaité Spielberg donc, avec cette performance capture qui retranscrit en animation chaque faits et gestes des véritables acteurs, on peut voir que celle-ci est vraiment épurée, que les jeux de lumières sont splendides sans nous en mettre plein la vue et que le tout est un réel plaisir à regarder. Merci à Peter Jackson et son studio d’effets spéciaux : Weta.

Je ne vais pas vous parler de toutes ces transitions entre diverses séquences qui sont des merveilles d’inventivités, mais ce serait mentir que dire que ce film est exempt de défauts, je pense juste au climax avec cette scène d’action sortie d’un jeu vidéo. À vrai dire je ne sais pas vraiment quoi en penser de cette scène, j’ai à la fois pris mon pied, et ça m’a piqué les yeux en même temps alors passons.

J’ai quasiment eu le sourire du début à la fin, en retrouvant l’humour de Spielberg que l’on découvre sous les traits de Sakharine (sans voler la vedette à Daniel Craig ou à peine). D’ailleurs, c’est un plaisir aussi de voir toutes les petites citations que Spielberg fait à ses propres films, comme si il se définissait lui-même comme un Hergé du cinéma. Avec un autre on se serait probablement dit, mais il se répète, les chevilles qui enflent, etc, etc… Mais c’est justement car on se souvient de tous ses films et que l’on remarque ces références qu’on se dit qu’il peut tout de même se le permettre. A contrario toi et tes deux films sur ta paire de gants qui ont subit le rhume de l’hiver, non, on ne les connaît pas.

Spielberg est donc en train de nous refaire une trilogie à la Indiana Jones, un peu plus enfantine certes mais où au moins on se sent entre de bonnes mains : exit Georges Lucas, le mec qui a une fausse bonne idée tous les 10 ans.

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