Appalache, à la recherche de la paix intérieure

Appalache

 

« La paix vient de l’intérieur. Ne la cherchez pas à l’extérieur ». C’est cette citation de Siddhartha Gautama qui revient naturellement à Julien Magot pour décrire sa philosophie de vie. Le bouddhisme prend une place de plus en plus importante dans sa réflexion, et cela transparaît tout le long de son nouvel album à travers le projet d’Appalache.

Point de folk ou de guitare acoustique, on met un pied dans le monde du Lo-Fi avec ce jeune artiste parisien, signé sous le label toulousain BLWBCK. Ce-dernier se spécialise d’ailleurs depuis un moment dans le retour du support K7, à contre-courant de l’univers numérique qui envahit l’industrie musicale. Et c’est dans cet esprit qu’Appalache nous offre le disque ‘Achievement March’, entre la bande originale de Pulp Fiction et un champ de cannabis en Uruguay.

Le son d’Appalache se veut « sale », honnête et sans artifice. C’est le sens même de l’existence du Lo-Fi, qui est apparu aux Etats-Unis dans les années 1980. On est porté par des riffs entêtants, une voix parfois plus proche de la méditation que du chant, et la justesse de toute la partie percussive de l’album. Ce qu’il faut savoir c’est que tout est fait par le même homme : nous sommes ici en présence d’un « one man band ». Appalache fait tout tout seul sur scène, et ce grâce à la magie de la pédale Loop, qui permet d’enregistrer puis de répéter une ou plusieurs pistes, et bien sûr grâce à son talent ainsi qu’à son imagination.

L’univers du français est complexe, profond. On peut avoir du mal à y entrer, mais cela vaut franchement le coup d’insister. La réflexion est de mise dans cet opus, tant par la complexité des structures de certains sons que par l’ambiance que veut mettre en place l’artiste. L’ensemble est homogène malgré la prise de risque, assumée, qui consiste en tous les changements de rythme et d’humeur qui nous sont imposés. Le swing d’ ‘Escape Baby’ contraste largement avec la méditation et le calme d’ ‘Emptiness’ ou de ‘Double-Up’. A mon sens c’est le titre ‘Acquire Peace’ qui reflète le mieux l’esthétique paradoxe que finit par devenir ce disque, et le clip mérite largement d’être visionné.

A l’image du massif nord-américain, le son d’Appalache inspire l’immensité ainsi que le respect, il nous rappelle que nous ne sommes pas grand chose dans ce monde. C’est comme si l’horloge s’arrêtait un instant, pour nous permettre de réfléchir et de comprendre le sens de nos actions.

Merci à Julien d’avoir accepté de répondre à mes questions.

« – Bonjour Julien, présente toi rapidement.

(Appalache) – Je suis Julien Magot. Je viens de Paris et j’ai 24 ans.

– Depuis combien de temps es-tu dans la musique ?

– J’ai commencé la musique à cinq ans et demi, au conservatoire, que j’ai fréquenté pendant douze années. Ce n’est pas ce que j’ai préféré dans ma vie musicale, trop de contraintes à respecter même si je ne crache pas dans la soupe. De plus toute la technique que j’ai apprise me sert encore maintenant.

– Comment décrirais-tu ton son, notamment sur ton album ‘Achievement March’ ?

– Mon son a pas mal changé depuis le premier single (‘Drift in G Major’). Il varie en fonction de ce que j’ai envie soit d’exprimer, soit d’écouter après coup. J’ai toujours voulu mélanger les styles et pouvoir faire ce que je voulais en terme de production artistique. Je suis passé par la Folk/Drone, le Post-Rock etc… Pour ‘Achievement March’, le dernier album, je dirai qu’il est orienté Lo-Fi/Pop/Psyché. Je suis bien avec ce son “Lo-Fi”, je suis content de pouvoir jouer ces morceaux en live.

– Ta musique peut-être qualifiée de méditative. Est-ce le but ?

– Par moment elle est clairement à vocation méditative. Je pense à ‘Emptiness’ ou ‘Assessment For Life’ sur le dernier album, ou à mon premier album (‘Fue’) qui lui, pour le coup, pouvait réellement se vivre comme une séance de méditation de 35min ! Néanmoins j’évolue, quand je compose j’aime bien me dire que je ne vais pas rester sur une ambiance, je vais faire attention à varier les couleurs, les mélodies etc… C’est un truc que j’ai appris à force d’écouter des albums, de savoir trouver la bonne dose de mélancolie, de joie, de tristesse… C’est, on va dire, la deuxième étape dans la réalisation d’un album : composer un maximum de chansons, puis sélectionner, comprendre lesquelles apporteront le plus à la cohésion.

– Quels sont les thèmes de tes textes ?

– Ils parlent de la vie ! Chaque album a son propre thème en quelque sorte. Le dernier par exemple, parle du cheminement pour trouver la paix intérieure. “La paix vient de l’intérieur. Ne la cherchez pas à l’extérieur”, Siddhartha Gautama. Sans cette paix, tu ne peux pas rendre les gens autour de toi heureux, le bouddhisme a pas mal inspiré ma vie ces derniers temps ! »

 

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