Avec leur nouvel album “THIRST” on refait un tour de TRAINFANTÔME

 

Rencontre avec Olivier Le Tohic, la tête pensante du manège rock. Trainfantôme à sorti un très bon disque intitulé “Thirst” en fin d’année dernière. On a pu lui poser quelques questions pour en savoir un peu plus.

 

+ Salut Olivier, le nouvel album “Thirst” est sorti en Octobre dernier chez Howlin banana, Flippin Freaks et Influenza. Il fait suite à “Mature/Immature”. 
Qu’est ce qui a évolué entre ces deux disques ? 

Olivier: Le premier album c’était comment dire, un projet de chômage. A l’époque j’avais tout lancé seul, entouré de pleins d’amis mais en solo malgré tout. Il n’y avait pas de réel objectif particulier. Pour tout te dire je pensais pas que ça sortirait. C’était pour rester occupé (Rires).

train fantome

+ A la base tu composes seul. Ça a été le cas encore pour ce nouvel album ?

Olivier: En partie oui. C’est ce que je compte changer dans l’avenir. Mais encore une fois pour ce nouveau disque j’ai composé tout, tout seul dans mon home studio. On a ensuite retravailler les morceaux avec le groupe qu’on a formé en 2018/2019.
A l’époque de “Mature/Immature” il n’y avait pas forcément de projet de jouer en live.
Et puis par la force des choses ça a fait son chemin, les concerts sont arrivés il a bien fallu se developper dans ce sens.
Le groupe est intervenu dans l’arrangement des morceaux de “Thirst” et dans la projection des morceaux. J’entends là que le fait qu’ils apportent leur pierre à l’édifice ça m’a aidé à être un peu plus concis.

 

+ Tu prônes toujours autant le DIY ? 

Olivier: Peut être un peu moins. On a un petit peu plus d’aide ce qui est chouette. L’esprit DIY se retrouve aussi dans les personnes avec qui tu as envie de travailler. Les valeurs qu’on engage quand on fait les choses.

 

+ Sur ce disque il y a un penchant très shoegaze. Comment tu voulez que ça sonne ?

Olivier: C’est un peu de l’ordre de l’accident. Hum le terme shoegaze est en voguer en ce moment. Est ce que c’est vraiment dans ce style ? J’en suis pas vraiment sur. De la pop oui mais avec cette approche d’atmosphère et de texture. En tout cas il n’y a pas de calcul particulier. On peaufine au fur et à mesure, de petits coups de pinceaux par-ci par-la.

 

+ Cette ambivalence entre mélodies et lumière c’est quelque chose que vous cultivez dans le groupe ?

Olivier: C’est interessant comme analyse.
Je vais encore botter en touche mais si on admet que c’est mes morceaux bah en fait c’est aussi la manière dont j’existe. C’est ce contraste là.

+ C’est quoi les influences pour ce nouveau disque ? J’ai souvent l’impression d’entendre des groupes comme Rival Schools, Nada Surf, Deftones…

Olivier: A l’poque de la créa du disque, j’étais pas mal dans l’écoute d’un label qui s’appelle “Exploding in sound” ça inclus “Pile“, “Washer” ce genre de groupes rifains. Ça m’a fait aller dans un tunnel vers les années 80, “The Smiths” aussi pour le coup.
Une belle influence de toute cette pop un peu pétée finalement (Rires).

 

+ Est ce que tu t’es pas trompé de décennie finalement ? 

Olivier: (Rires) Oh je pense pas qu’on aurait le niveau vu la qualité des groupes de l’époque. On surfe sur un revival un peu opportun pour nous. Mais au final on n’est pas des gens nostalgiques, après on se refait pas (Rires).

 

+ “New Mistake” était le premier single, je trouve que la rythmique basse/batterie est incroyable, comment s’est crée ce titre ? Et le clip aussi du coup ?

Olivier: Ce titre remonte à l’époque de “Mature/Immature“. J’avais construit ce morceau un peu comme une démo à moitié dub. J’avais accès à un Synthé un peu cool, il y a eu ce son “Tu tu tu” un peu délire. Puis j’ai écris les parties de batteries un peu instinctivement. C’est là aussi qu’il peut y avoir un peu l’influence “Deftones“. ce vieux réflex.
Pour le clip à la base j’avais une idée beaucoup plus radicale, je voulais un plan séquence.
Et en discutant avec Alois Le Cerf qui a réalisé le clip, qui a pas mal bossé avec “Gwendoline“, on est partie sur quelque chose d’un petit peu plus onirique. Je voulais un truc un peu de confrontation puisque c’est un face à face. J’aimais assez cette idée de contre clip. On nous voit pas entrain de jouer, il n’y a pas de scénario.
Ça laisse une belle part à l’interprétation.
Le jeu de l’actrice fait qu’on se projette dans son propre scénario.

+ L’album est sorti en collab. avec 3 labels, et quels labels ! Comment s’est passé ce travail à 4 ? Est ce que c’était pas un peu le bordel ?

Olivier: Et bien pas du tout. Les choses se sont faite au fur et à mesure. “Influenza” c’est le label avec lequel on a sorti “Mature/Immature” c’était les premiers à croire en nous.
Flippin Freaks” on les a rencontré lorsqu’on a joué à Bordeaux. Pour “Howlin Banana” c’est à force de contacts et de Mons estimation personnelle aussi. J’estimais qu’on était prêt pour un label de leur calibre. Ils ont l’habitude de faire des collabs. Ça a été super fluide, très facile.
C’est aussi une réalité du monde de l’indé de nos jours. Faut être au moins 4 pour réussir à sortir un truc comme le notre parce qu’il n’y a pas d’argent derrière.

 

+ C’est toujours compliqué d’être indé ?

Olivier: C’est un peu mieux. Par exemple dans notre cas ça demande à ce qu’un groupe possède déjà un suivi etc etc mais nous on est plutôt dans le DIY. On fait vraiment ça avec les thunes qu’on se fait en jouant un peu partout. Donc il n’y a pas de gros moyens.

 

+ Peux tu nous parler de cette cover, ce chat en illustration. il sort d’où ce persan ? 

Olivier: (Rires) Tu as l’oeil ! J’étais sur une plateforme de réseau social et j’ai eu une suggestion pour un élevage de chats persans aux Sables d’Olonne qui s’appelle “la chatterie des nuits célestes”. Ça m’a fait rire déjà le nom (Rires) puis la tête des chats je me suis dis: “Wahou ça a pas l’air d’aller fort” (Rires). Ça m’a touché je sais pas pourquoi mais d’une manière très positive.
J’en ai trouvé un qui s’appelle “Samourai” qui coutait très cher d’ailleurs. J’ai demandé à l’éleveuse si elle était d’accord que j’utilise des photos du chat pour illustrer la pochette du disque parce qu’à la base ça devait être une photo.
Mais je trouvais que ça fonctionnait moyen. Puis il y a eu l’artiste Loise Aline dont je connaissais un petit peu le travail, on a des amis en commun.
Je me suis dis que ça pouvait coller avec son univers. Je lui ai demandé de le peindre. L’idée c’est de prendre un peu les gens à revers avec ces couleurs pastels, le coté mignon mais aussi un peu glauque.
Que chacun projette ce qu’il veut là dedans.

Trainfantôme

+ J’ai lu sur Mowno que “Trainfantôme” est un nom de merde, une référence aussi au collector de rap français du même nom. Pourquoi tant de haine (Rires) ?

Olivier: (Rires) Yes ils sont sur la Team Nowhere. Mais oui on est souvent notifié via ce collectif. Pour le nom, bah justement à un moment il faut en choisir un. Il n’y a pas de bon ou de mauvais nom, juste ce que tu en fait.
La continuité de la blague: personne ne se souvient de Radio Head, ou de Motor Head, tous ces noms en Head et donc personne ne se souvient de Train Fantôme (Rires).
J’aime plutôt bien ce qu’il font ce collectif d’ailleurs. C’est un peu ironique au final.
Assez souvent on est tagué sur les réseaux sociaux à leur place. Je remercie les organisateurs et tout (Rires).

 

+ La suite pour Trainfantôme ?

Olivier: Maintenant on bosse avec un tourneur qui s’appelle “Cosmic noise pudding”. On est en train de caller les releases bordelaises, clermontoises. Et puis pas mal de dates morcelées en France pour la plupart.

 

“THIRST”
Nouvel album de TRAINFANTÔME
Toujours disponible

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