Le bal
Rideaux tirés, la ville se tait
Les belles du bal sont rentrées
Les éboueurs sur les boulevards
Disputent les poubelles aux clochards
Les chats s’étirent sur les gouttières
La lumière pleut des réverbères
Je mouille mes pieds aux caniveaux
La lune se mire dans les flaques d’eau
Je cueille des fleurs dans les bosquets
Sème les pétales à la volée
Elles m’aiment un peu, beaucoup, jamais…
Je fais des vœux que je défais
Les belles du bal sont rentrées
Et seule je danse sur les pavés
A toutes vouloir trop les aimer
Aucune ne m’aimera jamais…
Les ivrognes beuglent dans les ruelles
Les cantonniers sortent leurs pelles
Les matinaux sur les trottoirs
Promènent leurs cabots en peignoir
Les fours embaument le pain chaud
Les putes rejoignent les maquereaux
Les gendarmes oublient leurs voleurs
Le clocher va sonner six heures
Je cueille des fleurs dans les bosquets
Sème les pétales à la volée
Elles m’aiment un peu, beaucoup, jamais…
Je fais des vœux que je défais
Les belles du bal sont rentrées
Et seule je danse sur les pavés
A toutes vouloir trop les aimer
Aucune ne m’aimera jamais…