Bon anniversaire Charles !

A l’heure où l’année 2020 se termine enfin, AOW blog fête ses 10 ans d’existence. Avec un nom comme celui-ci, on ne pouvait pas passer à côté de l’anniversaire de Charles Bukowski. En effet, il aurait eu 100 ans cette année. Alors ce chiffre est purement anecdotique vu qu’il a à peu près tout fait pour ne pas arriver à cet âge canonique. Mais l’auteur du « Journal d’un vieux dégueulasse » a quand même tenu 74 ans, ce qui me fait dire qu’on n’est pas tous égaux face à la santé.

« Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes, tandis que les cons sont plein de confiance. »

Bukowski est un auteur génial, au talent d’écriture absolument fou. Né en 1920 donc, il vit dans un foyer avec un père qui le frappe durement et une mère qui s’en désintéresse au point d’affirmer que, pour elle, il est mort. Tout jeune il est ainsi contraint de se débrouiller seul, et très vite, il va tomber dans le piège de ses 3 addictions, qu’il gardera toute sa vie : l’alcool, les femmes et les courses hippiques. Elles sont la source, la matière première de chacun de ses écrits. Ses poésies, ses nouvelles et ses romans foisonnent d’ivresse et de sexe cru. Oui parce que force est de reconnaître que quand j’écris que Charles aime démesurément les femmes, je devrais écrire qu’il ne vit que pour leurs seins, leurs cons et leurs culs. De « Post office » en passant par « Women » et jusqu’à « Pulp », chacune de ses fictions sont perceptiblement autobiographiques et tournent autour de ses vices.

« Les hôpitaux, les prisons et les putes, telles sont les universités de la vie. J’ai passé plusieurs licences, vous pouvez me donner du Monsieur. »

Chef de file du mouvement du « réalisme sale », Bukowski aurait-il vendu des livres à l’ère de #Metoo ? Je m’avance et je réponds oui, malgré un féminisme très personnel avouons-le. Mais il suffit de voir le nombre de rééditions qui sortent fréquemment, que ce soit aux U.S. ou en Europe, pour comprendre que le phénomène Bukowski est intemporel. Même ses frasques télévisuelles, qui ne le mettaient pas franchement en valeur, nous manquent. Parce que derrière cette image assumée d’ivrogne et obsédé sexuel, se cache un être fragile, timide et extrêmement émotif. Sa plume, certes acerbe, mais divinement poétique sert une œuvre ancrée dans la réalité, dans sa réalité. Et je vous invite à la relire avidement, pour fêter nos 10 ans et bien entendu ses 100 ans. Et à ceux qui découvriraient Charles Bukowski aujourd’hui, je dirais : « si vous saviez comme je vous envie… ».

« Je retourne aux putes et au scotch, pendant qu’il est encore temps. Si j’y risque ma peau, il me parait moins grave de causer sa propre mort que celle des autres. »

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