Cicatrices

large (7)

« Je vais te tendre la main et puis tout ira mieux. »
Et puis tu t’installes dans mes bras, ta tête enfouie dans le creux de mes clavicules.
Les larmes qui coulent le long de tes joues, ce n’est pas raisonnable.

« Allez, souris, tu vois bien que la vie n’est pas si moche. »

En me montrant tes faiblesses, je suis gardien de tes peines, je régis le futur proche. Tu te mords les lèvres, tu attends mes paroles comme si j’étais seul décideur de ton futur. Mais je me tais.

« Tu sais Julia, j’aimerais te dire mille choses, des plus floues aux plus censées, te dire que tout ira mieux bientôt, te dire qu’on ne peut que remonter la pente après avoir touché le fond. Mais je crois qu’on sait tous les deux qu’il y a aussi des moyens de creuser, dès fois.»

Le temps me paraît long, même si tu es dans mes bras.

« Dès fois les blessures font si mal que le temps ne semble pas les guérir. Rassure-toi, tu sais si les heures ou les jours ne referment les plaies qu’avec des cicatrices, ce sont les années qui aident à tout oublier. Si la marque reste, le souvenir s’estompe, tu sais, on m’a toujours dit qu’avec le temps, les souvenirs devenaient bons. »

Avec l’expérience, j’ai compris que ce n’était pas exactement cela. Avec le temps, les souvenirs restent toujours amers, mais on arrive à oublier ces blessures du passé, il faut juste continuer sa route sans trop regarder en arrière.
Mais ça, je ne te l’ai pas dit. Car tu as réussi, enfin, à me sourire.

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