Des hommes sans Shia

 

 Shia lebouf

 

Si vous comptez voir Des Hommes Sans Loi dans les jours qui viennent, j’ai un petit conseil pour vous : quoi que vous fassiez, vaut mieux pas déconner avec la famille Bondurant : c’est des types increvables. Du moins c’est ce que la légende raconte, et ce que le narrateur Jack AKA le cadet de la fratrie, essaye de nous faire croire. Mais force est de constater que cette soi-disant aura d’indestructibilité n’empêche pas le premier trouduc venu d’essayer de leur faire bouffer les pissenlits par la racine. Bienvenue en Virginie profonde, ambiance prohibition.

Si je te parle aujourd’hui de ce film signé John Hillcoat, c’est pas forcément pour le descendre. Au contraire, je lui ai mis trois petites étoiles dans ma classification perso, et j’ai beaucoup de respect pour Nick Cave qui visiblement, quand il ne chante pas, écrit des scénars de western. Mais ce n’est pas parce que Tom Hardy a fait frétiller mon porte-jarretelles que tout y est bon à prendre, et si les rebondissements alcoolisés et autres coups de revolver m’ont fait sursauter sur mon siège durant deux bonnes heures, force est de constater que certains personnages font des digressions à l’intrigue qui ne lui rendent pas service. Oui, c’est de toi que je parle, Jack. Manifestement, les deux frères ainés de Jack ne lui ont pas appris l’adage Qui fait le malin tombe dans le ravin, sinon il se serait évité pas mal d’emmerdes. Des emmerdes que le spectateur voit venir à mille bornes dans un scénario par ailleurs bien ficelé. Tout ça à cause de Mia Wasikowska, la fille du pasteur : c’est bien connu, si tu veux pécho une fille religieuse dans les années 20, investis dans le trafic d’alcool histoire de taper dans l’œil de son paternel.

Première erreur du film : Jack tente d’infiltrer la messe pour louer le Seigneur aux côtés de sa jolie cible. Sauf qu’il oublie de prendre au préalable un RDV pédicure, et se sauve comme un malpropre quand il comprend qu’à la fin du sermon Mia doit lui laver les pieds tel Jésus en pèlerinage. Deuxième boulette, toujours grâce à Jack : croire qu’on a pas besoin de son grand-frère pour vendre en douce l’alcool de la famille. Un coup à se faire péter la gueule par la mafia. Heureusement qu’il est increvable (ou plutôt qu’il a Tom Hardy pour sauver sa peau). Et comme si tout cela ne suffisait pas, la troisième boulette du cadet Bondurant va venir également semer la pagaille dans la distillerie familiale : persuadé que les affaires vont bien et que personne n’est à ses trousses, c’est vêtu du swag  de l’entrepreneur qu’il propose à sa dulcinée de lui faire visiter l’endroit secret. Je vous laisse deviner comment ça va finir, parce que moi aussi comme John Hillcoat je distille mon suspense au compte-gouttes (et je fais des jeux de mots éculés sur l’alcool).

Si toi aussi ça te saoule de voir Jack Bondurant se foutre lui-même et ses frères dans le pétrin, sois rassuré : Rakes, un sale type aux cheveux gominés, se charge de lui régler salement son compte avec force coups de pieds dans la tronche. Mais je soupçonne que la vraie raison de la colère de Charlie Rakes (interprété magistralement par un Guy Pearce explosif) est ailleurs : honnêtement, de toutes les combinaisons de lettres qui existent sur terre, qu’est ce qui a bien pu pousser les parents de cet acteur à appeler leur fils Shia LaBeouf ? HEIN ?

Si vous faites abstraction de Shia et sa coupe de cheveux, Des Hommes Sans Loi envoie du lourd, descendez une lampée d’alcool avant la séance et ça passera encore mieux.

Bande-Annonce Des Hommes Sans Loi (Lawless) :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *