Désir ou amour, tu le sauras un jour

 

Le premier film (et le meilleur !) de Frédéric Beigbeder, inspiré de son livre homonyme, en apparence médiocre s’avère être une comédie romantique décalée plutôt réussie. Ne vous fiez pas à la bande annonce, elle n’arriverait qu’à entrainer une foule de fan de Coup de foudre à Nothing Hill dans les salles.

 

Jeune écrivaillon, critique littéraire, Marc Marronnier est bien intégré dans le milieu bobo littéraire parisien. Et pas n’importe quel Paris, celui où être critique te permet de vivre dans un 80m2 dans le VIe, posséder une piscine si tu as bien réussi, ou encore partir en voyage sans sac. Oui, Louise Bourgoin est assez blanche et sexy pour prendre l’avion sans carte d’identité. C’est à en faire rêver plus d’un. Hein, toi là bas, qui n’arrive même pas à franchir le seuil d’une boite de nuit, même avec tes Weston (Rien à faire, c’est ta tête qui ne passe pas). Voilà, le contexte étant posé, continuons. Notre ami Marc Marronnier et sa femme, lassé de leur vie de couple, le désir se tarissant, les engueulades augmentant, se séparent fatalement. Le jeune critique est dépité, blasé, il ne croit plus à l’amour. Il décide alors d’écrire un livre « l’amour dure trois ans », pamphlet misogyne, fataliste sur l’amour. Quand soudain, son cœur se met à nouveau à battre fort, comme jamais il n’a battu pour une femme au u moment même où  son livre est un véritable succès…

 

Dans ce film, tous les bons copains, le milieu, les lieux préférés de Mr Beigbeder y sont réunis. Pourtant, la recette fonctionne. Certes, il ne prend pas de risque avec le thème du film, mais les choix sont plutôt judicieux et originaux, de la réalisation au jeu d’acteur. Gaspard Proust délivre un jeu assez original, à la Léaud, version neuneu sexy (ça, en France on aime bien). Finalement, l’acteur fait tellement benêt que par une opération de moins plus moins, on arrive à un plus. Louise Bourgoin y ajoute la sexy touch décalée façon miss météo comme elle sait si bien le faire. Joey Starr apporte un peu de virilité dans  ce monde de tapettes du VIe. Ou presque. Et tous les autres copains jouent aussi bien le jeu et viennent alors alimenter et pimenter le récit. Marc Marronnier et sa vie amoureuse prend vie et forme grâce aux autres couples ou célibataires qui complètent l’histoire et sa réflexion en proposant une autre palette de personnages.

 

A travers ses personnages, une réalisation assez simple, mais de l’humour, Beigbeder nous livre une réflexion contemporaine sur l’amour sans trop de cynisme, ni défaitisme ou de niaiserie sous fond d’humour sur le milieu littéraire parisien. Ainsi, il questionne la différence entre désir, amour, sa durée, son existence, son importance… N’espérez pas une réponse, mais une chose prime : SUIVRE SON CŒUR. Oui, Beigbeder prend de la drogue, il boit, mais il a des sentiments.

 

L’amour dure trois ans devrait vous assurer de passer un très bon moment, au chaud. Préférez une salle du VIe arrondissement, comme ça, vous pourrez boire  un whisky au café de Flore en sortant du cinéma. Il ne faudrait pas trop se dépayser quand même…

 

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