Disparition

J’ai cessé d’avoir mal.

Le tourbillon de douleur m’a quitté il y a plusieurs jours, à moins qu’il ne s’agisse que de quelques heures. Ou quelques semaines.

Je ne sais plus.

Je suis enfermée dans une cave. J’entends ses pas au dessus de ma tête, le soir.

J’ai cessé de crier aussi.

Il ne me relachera jamais. Je le sais maintenant.

Pourquoi m’a-t-il enlevée? Il ne m’a jamais touchée. Il ne m’adresse pas la parole. C’est à peine s’il me regarde et quand il le fait, je lis le dégoût dans ses yeux.

J’ai cessé de me dégoûter.

Le premier jour, je me suis retenue pendant des heures, jusqu’à ce que l’envie d’uriner me brûle. J’ai tiré sur la corde qui me retient la cheville pour me soulager le plus loin possible de moi. J’ai pleuré, en boule, après. Humiliée.

Il me demande de boire. Il me dit que je dois m’hydrater. Est-ce ma honte qu’il cherche? La perte de mon humanité qui l’excite?

L’humanité n’existe pas.

 

 

 

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  • 3. Disparition « Miscellanées…
    3. Disparition « Miscellanées…

    […] initialement publié chez Anotherwhisky […]

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