Petite, j’allais à l’école communale, j’habitais à la campagne et comme dans beaucoup de patelins perdus, l’école jouxtait la mairie et sur le fronton de ce petit édifice devant lequel je passais tous les matins, il y avait 3 mots gravés en lettres capitales: “LIBERTE EGALITE FRATERNITE” dont la signification m’échappait alors.

Plus tard, l’école de la République m’enseigna que j’avais la chance de vivre dans un pays où depuis 1789, tous les êtres naissaient libres & égaux en droits. A l’époque, parallèlement à mon enseignement scolaire, mes parents ont cru bon -et je ne leur en veux plus- de m’inculquer les valeurs religieuses dans lesquelles ils avaient été élevés, ce que j’en ai retenu, c’est d’aimer mon prochain comme moi-même et que sont bienheureux les simples d’esprits car le royaume des cieux est à eux. Ce royaume, je leur ai laissé en grandissant, dès que j’ai été en mesure de penser par moi-même, j’apprenais la liberté !

A l’heure des premiers émois, c’est dans les bras d’une femme que j’ai découvert les mystères & les délices de l’amour, je ne me suis pas posé de question, où était le bien ou le mal, je suis juste tombée amoureuse, la logique aurait peut-être voulu que ce soit d’un garçon, pour moi cela n’avait aucune importance. Et bien vous savez quoi ? moi qui pensais être libre, je me suis aperçue que ce que je vivais aurait pu me mener derrière les barreaux avant 1982, ma liberté l’avait échappée belle et il est malheureusement encore beaucoup de pays où l’amour est hors la loi….

Dimanche 13 janvier 2013. Le dimanche c’est mon jour de repos, en général je le passe au lit à flemmarder, ce dimanche n’a pas dérogé à la règle. Après un p’tit dej’ tardif, je suis retournée sous la couette, j’ai allumé la tv & j’ai zappé. Sur les chaînes info, je suis tombée sur une manif, d’ordinaire, je m’en tape & je continue à zapper, mais là je suis restée paralysée… Dans les rues de ce Paris que j’aime tant, des êtres libres, mes égaux, déversaient un flot de haine, là derrière l’écran, ils étaient en train de crier que je n’étais ni leur soeur, ni leur égale, foulant ma liberté du pied sur le pavé parisien…

Egalité, aujourd’hui j’écris ton nom, j’écris au nom de mes frères & de mes soeurs qui ont choisi la liberté d’aimer et qui comme moi sont des enfants de cette République, parce que ce n’est pas mon genre d’ordinaire d’ouvrir ma gueule, mais que là je ne tendrai pas l’autre joue après la claque que j’ai prise. Je ne peux pas -et ne pourrais jamais comprendre- que le bonheur de certains puissent susciter autant de haine & d’incompréhension… alors les simples d’esprit, allez vous faire voir ailleurs et laissez ceux qui s’aiment, vivre en paix, libres & égaux en France !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *