De l’essence même de nos peurs, la difficulté de trouver son chemin à travers le brouillard. Le futur, proche ou loin, n’est que le pur reflet de ce l’on décide de construire durant les premières années de la vie. Ces facteurs, la chance, les opportunités, les choix. Un soupçon de volonté, l’envie de la réussir et la peur de faire fausse route.

Dis-moi, toi. Qu’as-tu choisi pour ton avenir ? Quels sont les choix que tu regrettes ? Aurais-tu des minutes ou des heures dans ta vie, qui auraient pu décider des cinq prochaines années ? Ou dix, ou quinze ? Crois-tu que ces rencontres sont anodines, que les gens que tu fréquentes ne vont pas influencer ton choix, tôt ou tard ?

Arrives-tu à continuer à croire en tes rêves, même après tout cela ? Les examens, les entretiens, les appartements, les relations amoureuses, les parents, les soucis de santé, le compte à banque vide, les pâtes à chaque repas, les objets que tu n’as pas pu t’acheter. Dis-moi si tu crois toujours en tes rêves, si tu n’as pas fermé les yeux sur tes envies. Dis-moi si ta passivité n’a pas lentement poussé l’enfant en toi dans le gouffre.

Avant, tu voulais toucher le ciel et tu jalousais les étoiles. Adulte, tu ne regardes même plus le ciel, juste la route, les traits blancs et les lignes continues. Tu restes dans ta voie. Le temps te paraît long. La vie n’est qu’une succession d’étapes, comme un questionnaire à choix multiples constant. Etudier, travailler, mourir. Quelques nuits, quelques journées de répit, des passions pour te faire oublier que la société aujourd’hui se résume à deux choses : remplir et vider ton compte en banque.

Et moi ? Je suis l’enfant en toi. Celui que tu as oublié quand tu as dû trouver ton premier travail, toucher ton premier salaire. Je ne suis pas celui qui a été heureux quand tu as fait un prêt pour ta maison. Ni celui qui a été heureux quand tu as appelé le traiteur pour ton mariage. Ni même celui qui a été triste quand tu as dû envoyer tes parents en maison de retraite.

Je suis celui qui rêvait un peu trop pour étudier pour le brevet, celui qui rêvait de toucher la poussière d’étoiles de ses mains. Celui qui appréciait un peu le sable chaud, construire des cabanes dans les arbres, attraper les vagues, manger un cookie tout juste sorti du four. Je suis celui que tu as abandonné sur l’aire d’autoroute, avant de te rendre à Paris. Je suis celui qui dirigeait la bicyclette et qui appréciait les caresses du vent sur ton visage. Je suis celui que tu vois à travers les yeux de ton fils.

Et toi, qui es-tu ?

https://soundcloud.com/anilmutlu/island

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