« Enfer », un autre pan de la BD

Et bien sûr la BD qui est un peu mon medium de prédilection comme vous le savez.
Vous me voyez venir, vous pensez que je vais vous parler de Manara, ha ha ha, non non, le porno chic c’est pas trop mon truc. C’est pas mal Manara mais il a pas besoin qu’on lui fasse de la pub ce mec. Je vais vous emmener faire un petit tour dans mon Enfer perso, dans les albums que je ne prête qu’à mes meilleurs potes et à ma copine, le top 3 du cul dessiné (et scénarisé).

On commence avec les ouvrages d’ Axterdam. Ce n’est pas vraiment de la BD, plutôt des récits (très bien écrits pour un dessinateur d’ailleurs) autobio, émaillés de dessins pris sur le vif, de ses séances de modèle vivant particulières. Dans son premier, les Carnets d’un Obsédé, il dépeint les modèles qui viennent chez lui, pour du croquis bondage. Forcément, il arrive des fois où les esprits s’échauffent et les séances deviennent moins formelles et plus intenses. Axterdam (lucky bastard) couche avec ses modèles et la raconte avec toujours beaucoup de classe. Dans son deuxième bouquin (enfin, le deuxième que j’ai acheté), il rencontre des couples désireux de se faire croquer pendant qu’ils font l’amour. Le dessin et les textes m’ont aussi bien conquis.

Lost Girls fut longtemps un projet maudit, celui d’Alan Moore et de Melinda Gebbie. Vous avez sûrement entendu parler d’Alan Moore, LE scénariste à retenir quand on veut parler comics. Cet homme est une légende, excellant à mon sens de par la manière qu’il a de produire des récits denses où il exploite à fond les possibilités de la bande dessinée, et de rester divertissant tout en vous donnant l’impression que lire ses travaux vous rend plus intelligent. Sa collaboration avec Melinda Gebbie, illustratrice, a débuté avec cette histoire que Moore voulait résolument pornographique, sans avoir l’excuse d’un « érotisme » qui suggère plus qu’il ne montre, au risque de ne pas du tout exciter. Ils sont maintenant mariés et on imagine aisément que construire ensemble une BD porno (assez volumineuse d’ailleurs, 50 euros à sa sortie je crois, et ça les vaut), est une chose formidablement stimulante pour ce qui est de maintenir la tension sexuelle dans un couple. Lost Girls (Filles Perdues dans sa version française) reprend trois personnages iconiques de la littérature anglo-saxonne, pour les détourner dans des flash-backs délirants : Wendy de Peter Pan, Dorothy du Magicien d’Oz et Alice du Pays des Merveilles. Références littéraires (dont certaines à Pierre Louÿs, un de mes écrivains érotiques fétiches), sexe débridé et bonne humeur teintée de désespoir -car le récit prend place juste avant la Grande Guerre- font de cette BD un des grands chefs-d’oeuvre du genre, que vous pourrez exhiber fièrement dans votre bibliothèque sans passer pour un pervers, mais plutôt pour un érotomane raffiné.

 

En dernier, j’aimerais vous parler de mon coup de coeur du jour : Saubon le petit Canard, de Carlos Nine. Tout est fantasmagorique dans ses BD, les dessins sont ronds et charnels, torturés et explosés, la voix off nous raconte des trucs tout bizarres et absurdes, et le personnage principal est un obsédé sexuel. Une très bonne lecture qui n’est pas à proprement parler à classer dans le rayon érotique, mais qui l’est par la force des choses, car elle est très… stimulante. du même auteur, Fantagas est assez magique aussi.

Si vous avez des BD érotiques à me conseiller, laissez-moi un petit mot doux, ça m’intéresse (même si je ne vous ai pas parlé de la moitié de mon Enfer, encore).

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