Et si le hasard n’existait pas ?

Histoire de changer un peu de support (bon ok ma tablette n’avait plus de batterie et j’ai perdu le chargeur sous la pile d’emballages de Kinder Bueno vides) pendant ce confinement interminable, j’ai enfin avancé dans ma toute aussi interminable pile de bouquins à lire.

Et j’ai choisi … La fabrique des coïncidences, le premier roman de Yoav Blum, publié en France pour la première fois en 2018.

Guy, Eric et Emily sont des agents secrets d’un genre particulier, en étant les auteurs des coïncidences de la vie de chacun d’entre nous. Aucune place au hasard, tout est calé, minuté, anticipé, précis. Mais une mission différente de celles qui leur sont confiées habituellement, va venir bouleverser le quotidien du trio.

Initialement, je comptais lire pour m’endormir (les écrans c’est le mal le soir, sauf ce blog, abonne toi). Je suis parfois si naïve…
L’intrigue est bien faite, les paragraphes sont courts, le narrateur alterne entre les personnages de façon intelligente, on a même droit à quelques extraits de leur précieuse formation de « faiseur de coïncidence », c’est super feel good mais ce n’est clairement pas fait pour s’endormir.

L’auteur nous pousse dans une réflexion sur le hasard, le destin, les liens entre les personnes et l’impact que chaque action même minime aura sur l’humanité toute entière. En ces temps troublés par un mec qui a bouffé du pangolin et a foutu les 3/4 de l’humanité en quarantaine, j’ai bien choisi mon moment pour lire ça, et ça résonne plutôt pas mal.

Plus important encore, Yoav Blum nous fait nous interroger sur la question du libre arbitre. A-t-on vraiment toujours le choix ? Renoncer à choisir, est-ce malgré tout un choix, celui de ne pas choisir ?
J’aime autant vous dire que je n’ai pas fini de me poser des questions sur le sujet, et que le roman est ainsi fait qu’il ne donne pas de réponses, mais pose de nouvelles questions, ce qui est d’autant plus chouette.

Je pense le relire d’ici peu, après avoir fait décanter tout ça, et aussi parce que bien qu’il se lise rapidement, il mérite une seconde lecture, plus approfondie.

(Et on ne va pas se mentir, je veux aussi vérifier que je peux voir arriver le twist final, qui m’a  ̶p̶r̶e̶s̶q̶u̶e̶ arraché une larme.)

C’est un premier essai réussi (et transformé) pour Yoav Blum.

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