Dans deux spectacles diffusés sur Netflix, l’humoriste australienne impose son style.
Pas facile de grandir en Tasmanie, une île littéralement à l’opposé de nous sur cette Terre. Encore moins facile quand on est lesbienne, autiste, et qu’on a un physique qui n’est pas celui des canons de beauté. C’est le défi réussi par Hannah Gadsby qui est loin, très loin, de se plaindre.
Dans Douglas, son dernier seule-en-scène, Hannah garde son franc-parler et son humour à tomber pour évoquer sa réussite incroyable et imprévue aux States. En une heure à peine, on a les oreilles qui chauffent et on rit beaucoup. « The most personal is the most creative » disait Martin Scorsese. Hannah fait sienne cette maxime, tout en épinglant le monde masculin et hétérocentré dans lequel elle a baigné dès ses études en histoire de l’art. Un mini-cours en accéléré, la partie la plus drôle du show, où l’on assiste incrédule à un dézingage en règle des femmes « potiches » ou « muses » qu’elle a pu observer dans presque toutes les peintures, sculptures, etc.
Lesbienne que pourra
Finalement, Douglas agit comme une introduction à son spectacle précédent : Nanette. Encore plus intense et personnel, Hannah nous y fait rire avant de tirer le tapis sous nos pieds dans un final absolument bouleversant. On dit souvent « passer du rire aux larmes » : eh bien, je n’avais jamais autant expérimenté cet état. Nanette est si intime et émouvant que j’ai du mal à croire qu’elle ait pu jouer ce spectacle plusieurs fois. Hannah nous parle à tous et donne envie d’agir pour un monde meilleur.
« Douglas » et « Nanette » sont disponibles sur Netflix.