Hugh Coltman, la douce résilience du blues

En ce dimanche de septembre tiraillé entre soleil et pluie, quoi de mieux que de se poser avec une tasse de thé et écouter dans le confort d’un vieux Chesterfield le nouvel album du crooner le plus français d’Outre Manche ?.

Sauf que l’exercice s’avère finalement pas facile ce soir. D’abord faire preuve d’objectivité alors que Mr Coltman fait partie des rares musiciens que je ne loupe jamais dès qu’il se produit sur scène. Ensuite, les sujets phares de ce nouvel album font très fortement écho avec mes propres vécus et ressentis. Car ici sont livrés très intimement la difficulté de vieillir – cette fameuse crise de la cinquantaine et les douloureuses pertes du père et d’un ami. Et un hommage pudique à Alyan Kurdi, ce petit Syrien de trois ans retrouvé noyé au bord d’une plage près de Bodrum.

Le blues était donc un choix musical évident pour illustrer ces dix morceaux où l’Homme n’hésite pas à livrer avec grâce sa nouvelle vulnérabilité du quotidien. Je sais, j’ai l’air de me répéter mais j’avoue être vraiment très touchée par les morceaux. J’adorais le Hugh Coltman jazzman, qui, à mon humble avis, a offert au monde la meilleure version à ce jour du mythique “Smile” de Charlie Chaplin. Ce soir, je fond pour une autre de ses facettes qu’il avait pourtant déjà poli avec “Night Trippin'” et un “Who’s Happy ?” fortement inspiré des Brass Band de la Nouvelle Orléans.

Alors non, ce soir je ne serais pas un “keyboard warrior”, pourtant tous les morceaux ne sont pas mélancoliques, ça swingue bien sur “Midlife Crisis” par exemple mais c’est comme ça, il y a des chansons, des films, des livres qui vous touchent en plein coeur et laissent quelques colliers de perles sur les joues…

 

Quelques dates de concert sont prévues en France mais pas chez moi pour l’instant. Si, à tout hasard, il lit ces lignes un jour, j’espère qu’il reviendra et que nous pourrons à nouveau boire une bière ensemble en causant vinyles car, en plus d’être un bon musicien et doté d’une voix de velours, cet éternel jeune homme est abordable, facétieux et très sympathique. Ce qui est relativement rare dans le milieu.

En vous souhaitant une douce écoute de “Good Grief”.

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