Il pleut averse sur les terrasses
Et l’eau ruisselle sur les pavés
Je pérégrine l’humeur lasse
A la recherche d’un troquet
Et tel un clebs abandonné
Qui zone de refuges en poubelles
Perdu sous ce grand ciel brouillé
Mon corps réclame sa chapelle
Quelques rires, des éclats de voix
Des verres cognant sous les bouteilles
Une table qui serait pour moi
La chaleur d’un vin de groseille
Derrière le bar une jolie fille
Qui ferait des sourires en coin
A des ivrognes qui vacillent
Prêts à se faire goûter du poing
Dans le nuage de sa vieille pipe
Un poète perdrait ses pensées
Enfin je sécherais mes nippes
A l’âtre de la cheminée
Où dans la poêle les marrons
Craqueraient sur la fonte chaude
Et l’heureux chien de la maison
De caresses ferait la maraude
Il pleut averse sur les terrasses
J’ai l’âme humide à en crever
L’eau qui traverse mes godasses
Va bien finir par m’enrhumer
Il pleut averse sur les terrasses
J’ai laissé tomber mon collier
En rêvant d’une fille qui m’embrasse
Et d’un verre pour me réchauffer…