Formé en 2017 avec un premier album « Chantal« , le duo « Equipe de foot » composé de Mika (batterie chant) et Alex (guitare chant) vient de sortir un nouvel album « Small talk« .
Un changement de style mais qui n’arrête pas leur créativité.
// Salut Mika Comment ça va et « Small talk » vient de sortir, comment a été reçu le disque ?
Mika: Et bien ça va merci de demander (Rires).
Le disque est bien reçu on est ravis tous les deux. On flippait un petit peu parce qu’il y a quand même un changement de style par rapport aux disques précédents.
Nous on a l’impression de faire la même chose mais on a vu les réactions des gens, de nos proches, qu’il y avait un retour plutôt, étonné.
Le retour est assez positif.
// Vous aviez déjà un sacré goût pour les pochettes déjà à l’époque avec « Géranium », « Marilou » et même « Chantal », c’est très poétique, bien dessiné… Là encore c’est une masterclass avec ces oiseaux autour de ce renard assoupi.
Tu peux nous en parler ?
Mika: C’est signé Ita Duclair qui est ma compagne et la mère de mon fils. C’est aussi la batteuse de Moloch/Monolyth. Du coup elle nous connait très très bien. On s’est jamais posé la question si on devait travailler avec d’autres personnes. C’est une évidence. Elle a fait toutes nos pochettes. Ita est illustratrice et depuis le début c’est elle qui entend nos disques en premier. Dès les démos, on lui envoie le pitch, de quoi ça va parler. Elle capte mieux que nous ce qu’il faut faire (Rires).
// Quelle était la/les piste pour ce disque ?
Mika: On a mis un peu de temps. Quel était le concept du disque, tout ça. On s’est dit que se serait plus une question d’intention. Finis la dépression place à la fête. On voulait une cover qui claque. Moi je voulais trop du orange. Je rêve d’avoir un vinyl rose depuis des années.
C’était l’occasion. « Géranium » était un album de confinement, low-fi, réalisé chez nous. Ça parlait de thérapie, c’était assez dark. Mais pour celui là on s’est senti libre, beaucoup plus tranquille même si les sujets peuvent être très lourd dans le disque.
Y’avait comme une sorte de panache.

// L’album s’appelle « Small talk », une expression qui veut dire: « discussion sans intérêt ».
Mika: Oui, c’est parler de la pluie et du beau temps. C’est un titre ironique. On avait envie d’être en mode détente sur ce disque même si les sujets sont forts.
Au final on parle très rarement de rien comme on pourrait le faire dans une discussion « Small talk ».
// Un peu comme une discussion de quartier mais qui a quand même un fond.
Mika: Exactement.
Tu commences à parler de sujets légers, sans grand intérêt et tu finis par parler de ta vie, tu fais ta thérapie avec tes copains.
// Vous explorez de nouvelles sonorités, d’avantages de claviers, des samples… Il y a un coté Beatles mais aussi Weezer. Comment vous avez travaillé sur ce disque ? Est-ce que vous vouliez que ça sonne comme un album de « rupture » ?
Mika: C’est une question d’intention je pense. C’est vrai que depuis « Marilou », on voulait quelque chose d’un peu plus pop.
Parce qu’au final c’est notre truc la pop. C’est la musique que l’on aime.
On n’avait pas réussi à le faire au moment de « Marilou », un peu plus plus au moment de « Géranium ».
On voulait avoir un peu la même démarche que lors de la créa de « Géranium » mais un peu plus pro.
Faire ça directement en studio et pas à la maison.
Avec Alex aussi on écoute beaucoup de rap. Notamment dans le camion où on écoute beaucoup de rap français. Y’a un running gag qui dit que le 5ème album d’équipe de foot sera un album de rap.
Alex il commence à composer des morceaux, il m’a envoyer des intrus. Il y a deux de ses compos qui sont sur le disque à savoir les titres « FYI » et « Melting white fox« .
A la base c’était des prods de rap qu’Alex avait faite.
Au final pas de rap, on a fait du foot (Rires) !
// Ce format duo c’est votre patte. A tout jamais à deux vous resterez à deux où vous aimeriez faire évoluer le line up ?
Mika: Franchement non, on reste tous les deux. C’est une relation particulière.
On a eu des groupes avec d’autres personnes.
Aujourd’hui on a aussi Moloch/monolyth avec d’autres personnes.
Mais équipe de foot c’est notre truc à tous les deux. C’est pas vraiment faisable autrement. On a une manière de composer très rapide. On se comprend sans se parler. En studio on joue quasiment de tous les instruments. Je dis pas que si on a besoin d’un virtuose du piano où si on doit faire une partie où quelqu’un doit défoncer la trompette, on appellera pas.
Il y en a eu d’ailleurs des additionnels comme de la flute dans l’intro du disque. On retrouve aussi de l’euphonium sur « Everyday Tickle« , sorte de trompette chelou que je ne connaissais pas. Hormis ça on reste à deux et sur scène c’est la même chose. On préfère se battre avec nos compos, trouver une manière de les faire à deux.
// D’ailleurs comment ça se passe en live ?
En studio il y a toujours beaucoup de pistes comment vous transposer ça pour les concerts?
Mika: On a beaucoup réfléchi à la question. On a finalement trouvé la solution.
Avant on été un duo guitare/batterie. Maintenant on est toujours un duo guitare/batterie mais Alex à trouver une manière de faire rentrer, en plus de sa guitare, des claviers dans son pédalier qui sortent sur son ampli. Il peut jouer des choses différentes. Sur scène il a deux claviers. Pour ma part j’ai un looper au pied qui fait que je joue du clavier et j’ai quelques boites à rythmes aussi. Par contre on veut tout jouer. On ne veut pas de backing track. Ça serait comme avoir une musicien supplémentaire. Il y a des passages au mellotron quand on veut des choeurs. En gros il fait passer ses riffs de gratte dans une pédale de mellotron et ça sonne comme une grosse chorale.

// Je vous ai vu pour la première fois au « This is not a love song festival » en 2017, j’avais pris une grosse claque. Est ce que l’apport de ce coté pop en studio ressort aussi sur scène ?
Mika: Ah ouais ça fait un bail il faisait 30000 degrés (Rires).
On s’est dit : « Ouais maintenant on est des adultes, on va jouer de la pop. On va faire un truc un peu léché, attention on va chanter juste. »
Mais quand on se retrouve en live on se fait rattraper..
On finit par gueuler dans les micros comme des cons (Rires).
Par exemple tu vois le morceau « Small talk » c’est un vrai morceau de pop, ou Alex chante tout doucement, il y a des violons etc etc
Quand on a voulu le faire en live on s’est dit: « Allez on y va, le mellotron, les claviers… »
Et au bout de 3 fois en repète, on s’est rendu compte qu’on hurlait la phrase, tout était à fond.
Bon ok ça va être la guerre pareil qu’avant ! (Rires)
Je dirais que la différence c’est pas que c’est moins rock, c’est limite plus rock qu’avant, c’est juste qu’on a dévié dans le domaine du rock. Je trouve que ça sonne plus post rock. Avec des grosses montées…
// Quel regard vous portez justement sur le post rock / post punk en France ?
Mika: C’est finalement pas une musique qu’on écoute beaucoup. Je trouve ça toujours cool de voir qu’il y a encore des groupes qui se forment aujourd’hui. Qui donne un nouvel élan au rock en France.
Le post punk c’est pas une passion.
Oui à une époque j’ai bien aimé Joy Division, j’ai écouté Interpol quand c’est sorti et j’adore Fontaines DC mais au delà de ça c’est pas une musique que je trouve incroyable.
Par contre, le mouvement post punk est incroyable.
// Il y a des morceaux du disque ou l’aspect électronique est important aussi.
Mika: Oui carrément!
Il y a des morceaux « Small talk » et « FYI » qu’on a collé ensemble pour en faire un gros titre de 7 minutes.
On s’est dit qu’on allait faire notre « A Day in the life » des Beatles, le passage de John, le passage de Paul.
Les mecs sont mégalos à ce point (Rires).
Blague à part, on voulait un truc un peu plus fin mais au final ça rentre dedans bien comme il faut.
Moi je tape à mort, Alex joue à balle.
Il y a quand même un truc qu’on a gardé, c’est les couplets plus calme.
Cette chanson parle du « non sommeil » les premiers mois de ton bébé.
J’avais écris ça avec les cernes dans les pompes, très fatigué et on ne pouvait pas la jouer comme des tarés non plus.
Mais c’est sur que sur la fin c’est un peu plus arraché (Rires).
// Vous avez été bien pris par l’autre projet « Moloch/Monolyth » il y a quelques mois.
Comment vous avez travaillé ces deux groupes parallèlement ?
Mika: On est tout le temps en train d’échanger des trucs que ce soit pour l’un ou pour l’autre.
Pour Moloch par contre c’est vraiment mon groupe. C’est moi qui écrit les chansons, qui gère le projet.
Je me bloque des créneaux pour écrire, composer puis j’en parle aux autres.
Pour Equipe de foot, on s’échange tout le temps des textos, écrits… puis quand on est ok, on y va.
On travaille ces deux groupes vraiment en parallèle.
On ne se marche vraiment pas dessus.
Une chose est sure c’est que l’alchimie qu’on a avec Alex n’est pas la même quand on est tous les 4 pour Moloch.
On compartimente et les deux avancent tranquillement.
On essaye juste de pas se parasiter sur les sorties.
Question de pratique pour pas tourner en même temps.
// Dans vos clips il y a toujours cet esprit DIY, dans le montage, dans la réalisation.
Est ce que vous aimerez essayer quelque chose d’un peu plus scénarisé ?
Mika: C’est un questionnement qu’on a eu. On a bossé avec une boite de prods sur les albums précédents.
On est très impliqué dans la réalisation et l’écriture.
Alex a fait des études de cinéma et c’est très important pour lui.
Moi j’aime bien apporté ma touche rythmique.
On a bien aimé l’expérience, le rendu tout ça mais on s’est aussi dit qu’un clip reste un objet promo et qu’on n’allait pas faire un film ultra artistique.
Quand on les fait nous même, déjà ça coute moins cher clairement, mais aussi on arrive à mettre le doigt très rapidement sur ce que l’on veut raconter.
On s’est dit: « Est ce que c’est utile d’aller chercher 10000 balles alors qu’en une après midi avec un appareil photo on va faire un truc qui nous ressemble ? »
Sur ce dernier disque c’est Alex qui a fait tous les clips. Il s’est bien penché dessus.
Je trouve qu’ils sont très beaux mais ils sont fait maison.
// Private joke, vous jouez au foot un peu ?
Mika: (Rires) On est complètement paumé sur le sujet. Depuis qu’on a ce groupe on nous a jamais autant parlé de foot.
Au début on avait des noms de morceaux en rapport avec des joueurs, des trucs comme ça.
On s’est rendu compte que ça nous échappé, les gens commençait à croire que c’était un truc comique.
Pareil, on a stoppé la tenue de footballeur sur scène en 2019.
On passait notre temps à dire en interview qu’on était sérieux quand même.
Donc on a enlevé les maillots.
« Small Talk »
Nouvel album d’Equipe de Foot
Toujours disponible
