Après ce titre au jeu de mot douteux, on a rencontré Hanry, sextet rennais à haut potentiel, l’une des révélations aux dernières Transmusicales de Rennes.
+ Vous êtes un sextet rennais, votre premier EP « Panorama » est sorti fin 2022, ce dernier a d’ailleurs été réédité, puis un dernier single « Cyclone » en novembre 2023.
1ère question ce nom d’où vient il ? Ce « A » dans Hanry nous intrigue.
Marc Mifune: A la base, Anthony qui est plus ou moins le leader du groupe, son deuxième prénom c’est Henry. On a décidé de le faire un peu à l’anglaise donc avec un A.
Ça vient de là.
+ Vous êtes un groupe instrumental dans une esthétique post rock et des groupes comme « Explosions in the Sky », « Mogwai », « Boards of Canada », « M83 », pour les gros noms.
Comment vous en êtes arrivés à faire cette musique ?
Marc: Anthony faisait un peu ses compos de son coté. Il en a parlé un peu à son entourage dont moi. Il nous a proposé de faire partie de son groupe. J’ai dit: « Oui carrément ! ».
C’est vrai que lui a beaucoup d’influences post etc etc… Sur Hanry nous sommes 2 à composer, lui et moi. Pour ma part, j’ai plus une influence ambiante, électro. J’écoutais aussi un peu de post à l’époque et ça m’a fait plaisir finalement d’intégrer un groupe avec cette couleur-là. On s’est dit que ce serait cool de re-dynamiser le genre, de remettre en avant cette musique à l’image.
+ Vous êtes un de ces groupes qui a pris du positif avec le covid, ça a été une période prolifique.
Marc: En tout cas, les projets de chacun se sont un peu arrêtés. Anthony a fait ses compos, m’a fait écouter puis on a bossé dessus. Il fallait aussi qu’on ait un peu une activité, il n’y avait plus de concerts etc etc… Il fallait avancer de toute façon, continuer de faire de la musique.
+ Vous vous êtes retrouvés dans ces ambiances rêveuses, fortes, à quoi tu penses quand tu composes pour Hanry, quels sont vos thèmes ?
Marc: Ça dépend. En gros, on a plusieurs processus de création. Quand je suis seul, c’est des boucles que je fais tourner puisque je structure. Avec Hanry, en groupe, c’est plus du jam avec des choses harmoniquement qu’on essaye. On retrouve un peu la patte rock avec l’interprétation d’Anthony et des autres, puis le côté contemplatif par mes inspirations.
+ Vous êtes un groupe un peu « niche » en France, le post rock c’est pas quelque chose de très développé.
Marc: C’est vrai tu as raison. On a aussi une chance, c’est qu’on a l’entourage qui est assez propice. Les potes d’Antho sont les membres du groupe Bruit. Ils ont porté ce renouveau du post rock. D’ailleurs c’est Clément Libes (Bassiste de Bruit) qui a mixé le premier EP « Panorama ». Ça fait partie de notre environnement. Je ne sais pas comment l’expliquer, on essaye de lancer ce mouvement-là. En France il y a pas mal de choses qui revient, la techno, pas mal de choses hybrides. En tout cas on est fier de représenter cette petite niche qu’on aimerait bien ouvrir au grand public.
+ Hanry c’est un groupe à guitares, est ce que c’est pas parfois un peu compliqué dans la composition ?
Marc: Non parce qu’en fait chacun à son rôle. Il y a le rôle central d’Anthony avec différentes textures. Après JA et Hadrien ont un rôle plus harmonique, des choses que je vais créer au piano que l’on va retranscrire harmoniquement avec les guitares. Puis la basse et la batterie. On est 6, mais on a tous un rôle dans la partition. C’est une méthodologie qu’on a maintenant. On compose à deux mais on met tout à plat à 6. On répète et on voit ce qui colle et ce qui ne colle pas.
+ Il y a une fille dans le groupe qui s’appelle « Championne », elle a fait partie du groupe « Cavale blanche », dans ce dernier il y avait des membres du groupe « Gwendoline ».
Marc: Yes, Mathilde a son projet, Championne. Elle est passée aux Trans et ça marche top. Hadrien à son projet SBRBS (prononcé Suburbs). JA est ingénieur son, il a son studio sur Rennes, le studio Casino. Et Clément à son studio aussi avec notre ingénieur son, le studio 123 sur Rennes. On est tous des purs produits rennais. Tout le monde se connait. Anthony avait Olympia Field, puis il a joué avec moi dans Less Gordon. On se connait tous. Ça fourmille à Rennes, Ça bouge pas mal.
+ Il y a une réelle écoute cinématographique dans votre musique. L’aspect visuel est important pour vous ?
Marc: Pour ma part, je fais déjà de la réal. Le clip de « Cyclone » c’est moi qui l’ai réalisé. Mais ça vient de plus en plus. J’ai fait les beaux arts, je viens du monde de l’animation. C’est quelque chose qui me touche énormément. Je suis assez cinéphile. Plus on va mettre d’images dans notre musique plus ça va définir notre patte.
+ La musique de films c’est important chez vous ?
Marc: Je suis un gros consommateur de musique de films. On se dirige par là c’est sur. Je sais qu’Antho réalise des musiques pour des docus aussi. Ça s’est fait logiquement et naturellement.
+ Avec l’EP puis la réédition et un nouveau morceau « Cyclone », est ce qu’on doit s’attendre à un long format pour 2024 ?
Marc: (Rires) Et bas oui, on va travailler ça fort cette année. On a eu un très beau levier avec les Transmusicales, on a une session KEXP qui va sortir en Mars. On a des nouveaux morceaux en stock qu’il faut mettre à plat.
+ Comment s’est passée cette expérience « Transmusicales » ?
Marc: Un peu de pression quand même, c’était notre 3ème concert. On avait bossé pour.
Une grosse dose d’adrénaline. Les gens ont été très attentifs. On a eu de supers retours.
Avec KEXP, on a tourné ça le dimanche et c’était top.
+ La suite pour Hanry ?
Marc: Continuer à composer et avancer avec le projet. Des nouvelles très vite, et des concerts.
Et comme ils vous ont donné envie, voici « Panorama » le dernier EP d’Hanry