J’ai commencé la méditation de pleine conscience il y a quinze jours et j’en ressens déjà les effets positifs. J’ai même l’impression que la pratique accroit ma sensibilité et fait de moi un meilleur rock critic. Explication et démonstration.
Il y a quinze jours, j’ai participé à une séance d’initiation à la méditation de pleine conscience animée par un gars génial et hyper sympa, Dominique Retoux. Je n’irai pas jusqu’à dire que cet exercice a changé ma vie, mais il a en tout cas changé ma perception de la méditation et cela m’a donné envie de la pratiquer. On peut s’inscrire à un stage mais il existe aussi des applications qui proposent des séances guidées pour s’initier à la méditation chaque jour, à raison de dix à quinze minutes par séance. J’ai choisi l’appli Petit Bambou. Au début c’est difficile. Il faut laisser de côté ses préjugés (“c’est complètement con ce truc” et pensées négatives du même genre) et s’astreindre à pratiquer tous les jours, pour installer l’habitude. Ce n’est pas très long : il parait qu’il faut 21 jours pour installer une nouvelle habitude dans sa vie. Le plus difficile, c’est de trouver le bon moment de la journée. Celui pendant lequel vous pouvez vous isoler, casque sur les oreilles, fermer les yeux et méditer sans être sollicité.
Moi, par exemple, ce bon moment, c’est le matin. Après avoir déposé les enfants à l’école, je traverse un parc pour aller au bureau (oui, j’ai de la chance, je vais travailler à pied). Je me pose sur un banc (toujours le même), je chausse mon casque et je lance les programmes. Ils accompagnent ma pratique en m’aidant à en comprendre les concepts et en guidant mon apprentissage.
Le principe de la méditation de pleine conscience c’est de s’ouvrir aux sensations du présent, en les acceptant, en les notant mais en s’abstenant de les analyser ou de les juger.
Ce n’est pas un exercice de détente, mais de concentration. Ce n’est pas toujours un exercice agréable car il ne fait pas remonter que des choses positives. C’est un genre de scan corporel et mental, intérieur et extérieur. Au début, c’est déroutant car même dans un endroit calme, l’esprit est sollicité de plein de manières : par les bruits extérieurs, par les réactions corporelles, par les pensées : l’esprit vagabonde et le programme vous habitue à accepter ces impressions, les étiqueter et vous recentrer sur votre souffle, pour rester dans l’état méditatif. Je ne suis pas certain qu’on puisse décrire cet état avec des mots. Et je prends peu à peu conscience qu’il faut beaucoup pratiquer pour arriver au détachement total, celui qui plonge le méditant dans sa méditation pendant des heures.
Je remarque dès à présent les progrès que me fait réaliser la méditation de pleine conscience.
J’ai l’impression d’être plus à l’écoute du monde, plus attentifs aux bruits, aux sons, aux sensations. J’ai même ENVIE de les entendre et je n’éprouve plus le besoin d’être perpétuellement connecté à mon Ipod, ou de consulter fébrilement les réseaux sociaux.
J’ai également l’impression d’être plus réceptif aux propositions, de retenir mon jugement et d’accepter des sollicitations qui me paraissaient auparavant incongrues et que j’avais tendance à rejeter avant même d’avoir bien pesé le pourquoi, le comment et les bénéfices éventuels.
Enfin, pour la musique, je redécouvre des morceaux que j’avais écouté des dizaines de fois de manière passive. J’accueille la musique comme une récompense et non plus comme “le truc pour me couper du bruit ambiant”. Je ne suis pas toujours en mesure de décrypter finement les intentions des musiciens (cela n’a jamais été trop ma tasse de thé) mais j’ai plus de facilité à visiter un paysage sonore dans son entièreté et ne pas m’arrêter aux sensations de premier plan.
Mais alors, la méditation de pleine conscience te rends meilleur rock critic, sériously ?
Oui, petit papillon. Tu vas voir : ce matin après ma séance de méditation, j’ai observé les arbres qui commencent à bourgeonner, les corbeaux et les merles qui coassent et merlottent et j’ai prolongé l’instant en écoutant un peu de musique. C’est dans cet état d’esprit ouvert et réceptif que j’ai pris un intense pied matinal en écoutant le Hard Rock bien fuzzy des ricains de No Volcano. C’est rétro sans excès, cool et profond. Il y a une petite ritournelle entrainante et positive et comme le morceau est court, ça s’avale comme qui rigole.
Comme j’étais in the mood for découvrir de nouveaux truc, j’ai ensuite porté mon attention sur le Punk un peu intello d’un groupe anglais à découvrir, Cannibal Animal. Là c’est plus travaillé. Un rien badass dans l’intonation, un rien inquiétant dans le phrasé musical. Un peu comme si Mick Jagger chantait du Black Sabbath. C’est pas du Punk vénère qui se pète des bouteilles de Heineken sur la tête et croque les tessons. Plutôt du Post Punk un peu cold wave… bref, c’est cool et surprenant. Vous pouvez aller écouter leur nouveau disque sur Spotify ou en avoir un petit teaser sur leur page Facebook. Sinon leurs précédents travaux s’écoutent sur Soundcloud.