La réalisatrice Isabelle Czajka, nous plonge dans le quotidien de 4 couples banlieusards aisés, à proximité du Val d’Europe (94), dont les femmes et mères de famille, ne travaillent pas. Aisés, certes, pour autant tout n’est pas rose. Leur mode de vie est loin de les convenir quand elles commencent à ouvrir leurs yeux sur leur condition de mère au foyer.
Autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas un film qu’il faut avoir vu car faisant parti des références cinématographique, mais un film à observer. Un film sociologique, sans pour autant se proclamer comme valeur universelle (les temps ayant changé tout le monde ne se sentira pas concerné).
Traiter d’un sujet aussi chiant que la vie quotidienne est un exercice difficile. Vous risquez de partir dès le début si vous ne rentrez pas dans le jeu. Pour ma part j’y ai joué jusqu’au bout, non sans regret d’ailleurs.
Le couple, au centre du film, est composée de Juliette (Emmanuel Devos), femme au foyer, ancienne prof de lettres, qui recherche un nouveau travail et son mari Thomas, proviseur dans un lycée, qu’il ne veut pas qualifier de “difficile”.
La scène d’ouverture pose le ton, plus ou moins cliché et fait sourire, enfin sourire… rire jaune serait plus adapté.
Alors oui certains vont crier à la satyre maladroite et aux clichés bien lourds. Mais les scènes présentées se veulent assez proches de la réalité car sans surenchère. On se prend à réagir au fur et à mesure du déroulement en laissant échapper de petits rires, ou s’exclamant sur les absurdités verbales qui nous sont jetées à la figure. En effet, durant tout le film, la réalisatrice dénonce quelque peu le machisme qui a court dans les vieux couples mariés avec de jeunes enfants. Pour exemple, le mari (Thomas) de Juliette, balance des phrases déplacées sans que celle-ci ne réagisse avec véhémence. Tout juste lâche t-elle un : « t’es vraiment un connard ». On est empêtré dans leurs habitudes, du petit déjeuner, où le mari met les pieds sous la table, ne porte aucun intérêt au désir et propos de sa femme ; forcément Monsieur part au boulot, sans prendre la peine de ranger un temps soit peu, voir nettoyer son bol (bah oui, monsieur est en retard comme tous les jours, c’est pratique comme excuse), en passant par l’accompagnement des enfants à l’école, suivi de la ballade dans le parc, pour finir par le dîner.
Mauvaise note à Inès, (Helena Noguerra) qui surjoue, peu convaincante dans la peau d’une mère permissive, pas très au fait de l’éducation de son fils. Par contre Marianne (Natacha Régnier), enceinte d’un 3ème enfant et Betty (Julie Ferrier) sont bien à leur place.
Quand aux hommes, ce sont plutôt des personnages de second plan.
Aucune place à l’amour et à l’intimité dans ces couples. C’est consternant d’habitude et de gestes répétitifs qui pèsent au quotidien. On subit aussi ce quotidien, en tant que spectateur-voyeur ce qui nous fait réfléchir. On peut très bien s’imaginer à leur place. En sortant du film, nous pouvons être totalement blasé ou alors faire face en réalisant que chez nous aussi (sous cette forme ou sous une autre) le quotidien nous bouffe et qu’il est tant pour nous d’agir afin de retrouver une harmonie dans le couple.
Femme au foyer ou pas, le problème majeur tourne autour du manque de communication dans le couple, amoché par la routine, sans être à l’écoute des désirs de chacun, en vue d’un épanouissement commun.
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