Je ne sais pas si c’est le camion dans la rue ou mon envie d’aller aux toilettes qui m’a réveillée. Il fait nuit encore, dehors. L’air dans la pièce est froid et ma peau frissonne quand je me lève.
Le couloir, le plancher qui craque, les toilettes.
Dans la cuisine, je soulève le rideau et je regarde la ville. La neige tombe, en doux flocons. On dirait des plumes. Mes pieds se collent pour fuir la température du sol. J’ai froid.
Le couloir, le plancher qui craque, le lit.
Je me glisse sous la couette épaisse et cherche ton corps chaud entre les draps. Tu es doux quand tu dors. Je me colle dans ton dos. Je t’embrasse doucement entre les omoplates et j’écoute le silence. Dans ton sommeil, tu te retournes et me serre contre toi. Je plonge ma tête dans ton cou et je te respire. J’aime ton odeur le matin, ta peau sent la tendresse.
Tu m’embrasses le front et me serre plus encore.
Je sens ton corps qui se réveille, tes mains qui me cherchent, tes baisers qui me trouvent.
Ton bassin ondule doucement et tes yeux s’ouvrent.
Mes seins, mes hanches, mes cuisses.
Ma bouche.
Tu m’aimes. Longuement. En silence.
Tu as tiré les rideaux et remonté les cousins sur le mur. Je suis assise entre tes jambes, tes bras autour de moi, mes mains dans les tiennes et on regarde tomber la neige.
On est bien, le matin, en hiver, toi et moi.