Metronomy : Love letters track by track + interview

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L’autre jour, j’ai assisté à l’écoute en avant première du nouveau Metronomy dans un joli hôtel. Ensuite j’ai pu poser quelques questions à Joseph Mount, le leader du groupe, en compagnie d’autres blogueurs. Après avoir obtenu mon café allongé, la responsable de chez Because lance l’album. Je vais vous raconter vite fait ce que j’en ai retenu.

Dès les premières mesures j’apprécie la légèreté en même temps que l’intensité de la voix, il y a quelques choses de David Bowie sur cette balade (« The Upsetters »). Je me permets de qualifier le second track de R’n’B pop, il s’agit du premier single (« I’m Aquarius »), j’y trouve une basse profonde et travaillée… un morceau bien léché. Mais je n’aurais pas choisi un tel titre en tant que single malgré les quelques breaks du morceau qui passent plutôt pas mal. Peut-être qu’après nous l’avoir asséné plusieurs fois à la radio je le trouverai mieux… comme souvent… ils sont forts hein. Sur « Monstruous », le chant de Joseph Mount est précis, une chanson qui me fait penser aux Beatles dans la mélodie. Le quatrième titre commence par des cuivres sur l’album et non pas en version clip. « Love letters » est un titre remarquable. J’adore. Grosse rythmique 70’s, on sent une certaine nostalgie, un son rond qui semble familier. Dans « Month of sundays » on peut trouver une jolie mélodie très pop où la guitare suit parfois le chant, (procédé qu’on retrouve sur « Call me »). Cela dit, certains y trouveront des longueurs, notamment dans les chœurs en boucle à la fin. Le track 6 (« Boy Racer ») est une instru funk-disco de 4:18 bien sentie. Sur « Call me », comme sur pas mal de titres, je trouve le placement de la voix audacieux et bien réalisé pour le coup. Dans le morceau suivant nous avons droit à un hommage à la coiffure de Connan Mockasin. Tu me diras c’est léger comme thème, je te répondrai oué, en même temps la pop ça n’a jamais réellement été profond… Sur cette balade pop apparaissent des cigales, nous pouvons aussi entendre quelqu’un qui se baigne. Joseph nous dira plus tard que c’est un peu le moment symbole du temps fort du disque, le moment où ils ont enregistré l’album, en Italie apparemment, au bord de l’eau, à la bien comme on dit aujourd’hui. « Reservoir », la plage suivante, à la rythmique très pop, est encore une fois teintée de nostalgie. Joseph fait lui-même référence à Stereolab concernant l’utilisation du son Farfisa tout au long du morceau. Enfin, le dernier track, « Never wanted », fut composé dans la foulée de « The English Riviera ». Il commence par un très joli guitare-voix puis est illuminé par des nappes de vagues lumineuses et fini accompagné par une batterie puissante et légère à la fois. On ressent les restes du précédent album. En conclusion, je peux dire que j’ai bien apprécié cet album pop r’n’b bien léché.

 

Comment utilisez-vous la voix dans le groupe ? Quelle est sa place en tant qu’instrument ?

« Je pense que la voix, en tant qu’instrument, peut ajouter une sorte d’histoire. Tu dois te sentir à l’aise quand tu chantes. J’essaie d’employer la voix comme si c’était un instrument bizarre comme on peut utiliser un clavier. Tu peux donner à la voix un personnage… Je peux sûrement en apprendre plus sur la façon de la manier. »

Je fais référence aux Beatles en rapport à l’emploi de filtres sur la voix sur certains morceaux qu’on vient d’entendre.

« Quand on enregistre une chanson, on enregistre d’abord tous les instruments qu’on essaie de bien faire sonner, puis on rajoute la voix dessus. Et on veut que la voix sonne bien aussi, donc, on arrête d’écouter les paroles, mais on fait plus attention à leurs formes. Là tu entends la voix comme un autre instrument. »

Je lui demande quelle a été sa façon d’utiliser internet au début. Je savais qu’il avait ouvert un compte Myspace quand ça commencé mais bon… c’était tout ?

« D’abord, j’essayais de rencontrer des gens, et un pote m’a parlé de cette plateforme en me vantant le fait que l’on puisse exposer sa musique à la face du monde (connectée, la face du monde) et qu’on puisse échanger avec tout le monde. Alors j’ai fait cette page. Mais les gens, à l’époque, enfin les gens “connectés”, discutaient de la façon dont les choses bougeaient, et non pas de comment elles étaient avant… Quand Myspace démarra, très peu de personnes l’utilisaient, en fait. Mais ces gens savaient ce qu’on pouvait faire avec, comment on pouvait entrer en contact avec les autres, etc. »

Je l’interpelle en lui disant qu’il était donc possible de rencontrer des gens intéressants. Ce à quoi il me répond :

“En fait, la case recherche est à mes yeux extraordinaire : on peux trouver de la musique en tapant trois mots différents comme par exemple Ambient, Gothic et je ne sais pas quoi, on peut chercher par région géographique… genre de la musique gothique de Sao Polo ou quelque chose du genre… Je ne sais pas, j’ai rencontré des gens qui sont mes potes aujourd’hui, comme Erol Alkan, etc. Tout ça grâce au fait que peu de gens étaient connectés, mais rapidement, c’est devenu trop gros. Mais je pense qu’aujourd’hui, Myspace est… bref. Et les trucs comme Soundcloud sont très utiles, tu peux directement interagir avec tout le monde, n’importe quel gars qui veut parler de musique. Mais je trouve ces plateformes un peu cyniques. Mais Myspace ne l’était pas à l’époque, c’était pur. Mais aujourd’hui, je ne sais pas… Peut-être Bandcamp, mais les gens de Bandcamp doivent prendre un pourcentage de ce que tu gagnes, ce qui ne devrait jamais…, enfin je veux dire, c’est une façon cynique de rendre la musique accessible. Je ne sais pas, qu’en pensez-vous (en s’adressant à tout le monde) ? »

Je lui réponds que je trouve Bandcamp plutôt pas mal pour le coup, car ils ne prennent pas beaucoup (comparé à Spotify ou iTunes, etc.) et peuvent être les seuls intermédiaires entre les artistes et leurs publics. Ce à quoi il répond que peut-être que c’est lui le cynique dans l’histoire. (RIRES). « Un autre gars » dans l’assemblée propose à Joseph de définir son dernier album en trois mots, comme s’il avait du le faire sur Myspace.

“Ce qui était bien sur Myspace c’est que tu pouvais mettre trois fois le même mot comme Ambient, Ambient, Ambient. En fait je ne sais pas euh…”

Je propose qu’un des trois mots soit R’n’B.

“Oui, j’en prendrais un rigolo aussi, et ça ferait R’n’B, Pop et Gothic”.

« L’autre gars » lui demande si R’n’B serait le rigolo, parce que “I’m Aquarius” sonne R’n’B. Joseph répond qu’effectivement, elle sonne R’n’B, et que si tu as le bon casting toutes les chansons peuvent être de bonnes chansons R’n’B. « L’autre gars » parle du mainstream, Joseph embraye sur :

« Ce que j’essaie de faire dans ma musique, c’est de prendre du plaisir, je n’essaie pas de me positionner dans le mainstream. Mais je pense que c’est impossible que ça devienne mainstream, ça dépend de ce qu’il se passe en ce moment dans le mainstream. A un moment ça se résumait à ce qu’on entendait en club, maintenant les gens recherchent plus ce qui est étrange, minimal…Parce que c’est plus excitant et différent. »

 « L’autre gars » revient sur l’album et demande si il est bien reçu, à quoi il répond qu’il ne sait pas encore trop parce qu’il n’est pas encore sorti, mais précise que l’album sonne différemment des précédents.

« Les gens ont noté qu’il était différent, à croire que certains n’ont jamais entendu quelque chose de différent… huhu. Je veux juste, en quelque sorte, offrir une alternative ou un truc comme ça… Je n’essaie pas d’être alternatif… heuu. Si c’était accepté dans le mainstream, comme avalé, je ne me sentirais pas très bien… Mais dans le R’n’B les gens essaient de faire des choses inhabituelles, et c’est quelque chose d’intéressant que d’essayer d’en faire. »

Une fille lui pose une question sur la coiffure de Connan Moccassin… Il dit qu’il l’adore… Elle continue sur la coiffure de Ariel Pink… À la fin, je lui demande quel genre de gars écoute « Underground Resistance », un œil sur la route, un autre sur [son] « pager » ? (comme il est écrit sur le descriptif qu’on nous a filé ; une question un peu à la con je le concède, mais je trouvais l’image assez décalée…)

« J’écoutais UR à l’age de 18/19 ans, et je continue à le faire de temps à autres. Mais ça avait plus d’impact sur la musique que je faisais à cette époque là. Mais si tu demandes à ces « wicked dudes » quelle musique ils écoutent, je pense que tu serais surpris… Tu sais les influences… »

Puis il finit en faisant référence à un morceau qu’il a entendu où il a reconnu un beat à Underground Resistance, ce qui clôt la boucle…

Et comme je suis sympa je suis allé scanner les pages qu’on nous a filées… (une bio + un descriptif track by track)



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