Le titre de cette chronique pour paraphraser Gainsbourg qui faisait chanter Adjani en 83 pour vous raconter que j’étais dans un Ciné Pathé ce WE pour voir en avant-première le docu de Brett Morgen sur Bowie, Moonage Daydream, en salle IMAX (ça le vaut bien).
Avalanche d’images retravaillées (beaucoup sont des archives exclusives fournies par sa famille), extraits de Live, d’interviews. Un seul mot d’ordre : Bowie. Loin des docus traditionnels (voir celui de Netflix pour comprendre), Moonage Daydream met en scène son œuvre. Occultant un peu la période pré Major Tom et Ziggy, plus encore la période LA, hormis les séquences Live (Wild Eyed boy et Rock’n Roll Suicide) notamment qui transcendent le début du docu), Brett Morgen met l’accent sur la période Berlin comme si le papillon Bowie était né là-bas.
Cette période de sa vie aura été lumineuse. Il y aura réinventé sa manière de créer, « normalisé » son image, retiré les fards et les paillettes, canalisé son travail pour mieux « capter le monde qui l’entoure pour l’encapsuler, le graver ». Ensuite le Japon puis le retour à Londres, la rencontre d’Iman.
Sa musique plus mainstream au début des années 80, son flirt avec le Star System mal vécu ont ramené l’artiste vers plus de basiques, plus de recherches, plus d’éclectisme, plus de discrétion aussi sur la deuxième partie de sa carrière. Au fur et à mesure du docu, on découvre un homme optimiste, curieux de tout, romantique, globe trotter, mais aussi timide, lucide, prompt à théoriser sur son travail polymorphe, sur le monde, passionnant.
Morgen a réalisé avec Moonage daydream ni plus ni moins qu’une ode, une déclaration d’amour à un artiste contemporain qui aura parcouru une période riche en bouleversements culturels. Peut-être Bowie avec sa musique nous aura permis d’en comprendre le sens et d’en appréhender les chaos, qui sait.
« We can be heroes, just for one day »