Tu veux entendre le fracas doux-amer de la jeunesse qui se désintègre en chantant ? MORN est là pour ça, et ça s’appelle Modern Man. C’est gallois, c’est noisy, c’est cathartique, et ça pue la sueur poétique.
“Life is shit when you’re all alone, but it’s fine.”
Voilà, c’est posé. Premier single, premier uppercut. Les kids de MORN, deux fratries fusionnées en quatuor DIY, viennent foutre le feu au parquet avec ce morceau qui transpire le spleen post-indus à la Fontaines D.C., mais sans le costume bien repassé.
C’est du doom joué sur des jolis accords, comme ils disent. Un spleen qui beugle, une rythmique qui claque comme une porte de squat, des guitares qui tranchent des artères pleines d’ironie molle. Et au milieu, ce refrain qui n’en est pas un : La la la.
Un genre de cri du cœur désabusé chanté en chœur dans un pub trop bruyant, les genoux tremblants et les poches vides.
Speedy Wunderground dans le cockpit
Côté prod, c’est Dan Carey (le mec derrière wet leg, Franz Ferdinand, Baxter Dury, bloc party) qui pilote, comme toujours chez Speedy Wunderground. Ça se joue live, brut, sans anesthésie. Si t’aimes les prises à vif, les guitares pas trop accordées, les chœurs en fin de soirée, tu vas te sentir comme à la maison (si ta maison c’est un bar de Brixton avec une fuite au plafond).
Et ouais, t’auras même un Dan Carey’s Modern Dub sur la face B du vinyle, prévu le 12 juin. Parce qu’on n’est pas là pour trier les lentilles.
Modern Man, c’est nous, c’est toi, c’est rien
Pas besoin de te faire un dessin : Modern Man, c’est ce qu’on est tous un peu, ce type paumé entre deux jobs précaires, deux stories Insta et trois crises existentielles. On danse dessus en cognant les murs. Et on chante la la la, parce que gueuler “à l’aide”, c’est plus à la mode.