Nuit blanche

camera

Il pleut tout le temps là où on vit.

Enroulée dans une couverture, je regarde la pluie dessiner n’importe quoi sur le verre, pétiller à la lumière des lampes, et j’imagine mille visages d’eau joyeux, tristes ou torturés qui m’observent curieusement à travers le carreau.

Mais ta figure, à toi, est paisible, profondément enfoncée dans l’oreiller en plumes. Tu es insouciant de tout ce qui se passe dehors, du froid, de la tempête aussi. Tu rêves, l’œil agité sous la paupière ; il n’y a que cette mèche de cheveux rebelle qui te chatouille et te fait froncer le nez. T’es beau quand tu dors.

Peut-être que tu m’as entendue penser et que tu n’es pas d’accord, parce que tu te réveilles brusquement. Le drap se tord, le sommier grince ; tu as pendant quelques secondes cet air ahuri de celui qui quitte un songe et se demande où il est. Ça me fait rire. Tendrement.

Je n’ai plus sommeil, et j’aimerais que tu ne te rendormes pas. J’ai envie qu’on parle dans l’obscurité, qu’on s’embrasse, qu’on se raconte nos souvenirs. Qu’on fasse l’amour, aussi. Tendrement.

Alors, dis-moi. Si toutes les nuits je m’allonge au milieu de ce lit trop grand pour moi toute seule, est-ce que tu voudrais simplement venir t’allonger à mes côtés et oublier le monde ?

1 Comment

  • Laura Texas
    Laura Texas

    J’adore ce texte, super beau..
    T’es douée, continue comme ça <3

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