J’avais comme projet de faire une intro marrante, mais je vais vous parler de Nina Simone, et on rigole pas avec Nina Simone, on la respecte.
J’aimerais commencer cet article (et je vais le faire personne m’en empêchera), en brassant de l’air et en clamant simplement haut et fort mon amour et mon admiration pour cette artiste et femme hors du commun, qui m’inspire et inspire encore un tas d’artiste. Il suffit de voir le nombre de morceaux qui contiennent un sample de sa voix où de ses productions.
Une femme incroyable dotée d’une voix si particulière, pleine de caractère et de personnalité, à des milliers de kilomètres des voix épurées formatées pour les hits radio d’aujourd’hui. Une voix si peu féminine, pleine de robustesse, à la fois brute mais si précieuse, incarnant sa bravoure supérieure à celle de tout les héros Marvel réunis.
De son immense discographie, j’ai choisi de partager un morceau spécial, non pas le plus connu, surement pas le meilleur, mais un morceau révélateur de la personnalité de l’une des plus grande musicienne de tout les temps. “The Turning Point” est l’histoire d’une jeune fille blanche, innocente comme tout enfant, qui se lie d’amitié avec une jeune fille noire. Profondément attachées l’une à l’autre, la jeune fille blanche demande à sa mère la permission que son amie vienne jouer chez elle, et c’est à ce moment que l’innocence enfantine rencontre l’imbécillité adulte, sa mère lui disant que c’est évidement impossible.
Construit ironiquement sur des notes sautillantes de clavecin, instrument historiquement noble, distingué, prisé de la haute sphère de la société, le morceau est une vive critique du racisme qui courait les rues à cette époque. Rejoint au fur et à mesure par d’autres des violons dansant et une contrebasse énergique, l’ambiance “festive” tranche avec la profondeur du sujet évoqué et met en avant le désintéressement total dont était victimes les noirs.