Rencontre : Isaac Delusion

De passage à Bruxelles à l’occasion des Nuits Botaniques, la rédaction a rencontré les deux membres fondateurs d’Isaac Delusion, Loïc et Jules. Un bel échange qui nous rend fier de leur laisser les clés du site aujourd’hui 18 mai.

C’est une fin d’après-midi comme Bruxelles sait les faire : grand soleil, ponctué d’averses délirantes. Le groupe Isaac Delusion nous a donné rendez-vous juste après leurs répétitions, au Botanique, un des haut-lieu du petit monde de la musique belge.

Loïc et Jules, bières à la main, casquettes et lunettes de soleil, nous retrouve dans une atmosphère détendue. Très accessibles, les deux potes nous intègrent directement à leur bande, avec une envie palpable, celle de partager ce qu’ils font et d’en parler. La discussion s’oriente vers le virage entamé avec leur nouvel album, Rust & Gold » On a plus le complexe du premier album » lâche Jules.  » Le premier album, il était très pro, avec un son très pur. Avec le nouveau, on a tenté plus de choses, on a cherché à trouver un son plus rugueux, plus dur. On est plus sombres dans les thèmes également. » ajoute Loïc. Une envie de renouvellement qui s’exprime dès la vision de leur dernier clip, Isabella, réalisé par la photographe Nadia Lee Cohen. Les influences cinématographiques, de David Lynch à Freaks, font immédiatement passer le groupe dans une dimension plus mystérieuse et dérangeante, loin de la dream-pop positive des débuts.

 » On avait l’impression d’avoir une image un peu lisse qui nous collait à la peau, on a voulu changer ça avec le clip d’Isabella. On a immédiatement été emballé par la note d’intention de Nadia Lee Cohen. Elle apporte une vraie universalité à la chanson. Quand Loïc parle d’une Isabella, Nadia ramène ça à quelque chose de plus général. » explique Jules.

Plus maitrisé, plus riche également, Rust & Gold l’est certainement. On sent l’album qui a été pensé dans une cohérence globale, avec un style plus assumé mais aussi plus hétérogène :  » Un album c’est une photographie d’un état dans lequel le groupe est. Si on met trop de temps à le composer, il perd de sa spontanéité. » commente Loïc. « Les instants de composition du premier album sont plus flous, on l’a composé sur très longtemps. Alors que là, on l’a composé en six mois, à cinq dans un studio de 10m2 au Point Ephémère. » se marre Jules.

Riches de leurs influences aussi bien cinématographiques que musicales, Isaac Delusion réussit le pari d’offrir un album de caractère, sans jamais perdre de vue les rythmes entrainants, bâtis pour entrainer le public sur scène : « La Pop doit rester lisible » conclue Loïc. Le groupe a décidément la modestie des talents évidents.

Quelques heures plus tard, sur la scène de l’Orangerie, Isaac Delusion montre toute la puissance de leurs morceaux. L‘alchimie prend rapidement avec le public. Les rythmes lancinants se font plus dansants tandis que Loïc égrène de sa voix surprenante et haute IsabellaLes volutes laissent la place au riffs et les esprits s’échauffent. Les guitares électriques aux sonorités 70s tutoient une pop electro généreuse et efficace. Sur la fin, le groupe transforme l’Orangerie en véritable DJ set sur le son de How much (you want her). Loïc confie avec humour qu’il ne se rappelle plus de son dernier passage à Bruxelles, il y a trois ans. Ce qui est sûr c’est que ce ne sera pas notre cas cette année. 

Pour écouter l’ensemble de l’interview en Podcast :

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