REWIND. On parle de Loveless de MY BLOODY VALENTINE qui fête ses 30 bougies !

MY BLOODY VALENTINE : super nom de groupe (MBV pour les intimes) et super nom d’album ! Blague à part, le 4 novembre, c’était le 30ème anniversaire de la sortie de ce dantesque album qu’est Loveless et cela vaut une chronique rapide

MY BLOODY VALENTINE est un groupe culte, particulièrement influent, même s’il est resté en dessous des radars du grand public, avouons-le. Le groupe, originaire de Dublin en Irlande, connu et respecté comme l’un des fers de lance de la musique indépendante, est juste le groupe qui a créé le mouvement et le style Shoegaze qui a émergé fin des années 80 et début des 90 (littéralement, tu prends ta guitare, tu appuies sur tes pédales d’effet et tu joues … en regardant tes pompes et en ne te souciant que peu du reste). La discographie de MY BLOODY VALENTINE est somme toute assez courte : 3 albums au compteur, réalisés entre 1988 (Is’nt Anything) et 2013 (MVB d’ailleurs excellent au demeurant). On va s’attarder sur celui du milieu : Loveless, paru en 1991 (quelle magnifique année pour la musique !) et qui s’articule en 11 titres. L’album a 30 ans, certes, mais il sonne encore bien aujourd’hui. Forcément, il faut bien le ranger dans tes cd’s et/ou sur ton mobile proche de SLOWDIVE, SONIC YOUTH et, pour certains morceaux, A PLACE TO BURY STRANGERS (groupe génial au passage).

MY BLOODY VALENTINE

Loveless

L’album est un magma sonique, c’est en cela qu’il est puissant et tout aussi singulier. Il te fait rentrer dans une autre dimension, à la fois étrange, inconnue et pourtant chaleureuse (c’est son côté Dream Pop).

Only Shallow : Départ ultra noisy sur lequel s’enchaîne la voix plutôt douce de Belinda Butcher. Une entrée en matière juste parfaite qui sent bon la Noise Pop.

Loomer : Cela monte d’un cran en termes de dissonance même si la voix de Belinda Butcher compense. Les accords se veulent biscornus, le son peut sembler un peu cradingue dans l’ensemble mais c’est bon.

Touched : une expérimentation instrumentale de moins d’une minute.

To Here Knows When : le titre est lancinant, voire totalement expérimental. On distingue une voix lointaine derrière un mur de sons distordus.

When You Sleep : Le morceau se veut plus Pop dans sa structure et c’est Kevin Shields qui colle cette fois-ci sa voix sur les guitares plus incisives.

I Only Said : l’ambiance est dans l’ensemble plutôt Pop et cotonneuse. La voix de Belinda Butcher semble éloignée du mur de guitares, voire aérienne.

Come In Alone : Voici une chanson plutôt Indie Rock et mid tempo avec des riffs que Radiohead n’aurait pas ignoré.

Sometimes : Que dire ? Un monument. Au-delà de la mélancolie que la chanson dégage (Sofia Coppola ne s’est pas trompée sur Lost In Translation), c’est le sentiment d’être stoppé en plein vol qui émerge. L’une des meilleures chansons de tous les temps, c’est clair. De celles que l’on écoute en pleine fin du monde … ou au réveil.

Blown A Wish : intervient après Sometimes comme une respiration positive mais toujours alambiquée.

What You Want : ce titre se veut plus noisy avec des passages plus pop. La voix est plutôt éthérée et tend à s’effacer face au mur de guitares.

Soon : clôture l’album sur un rythme entraînant passant de virulences soniques aux douceurs. Un bonbon acidulé en somme pour achever cet opus sans nous laisser sur notre faim.

Que retenir de Loveless ?

A propos de cet album, on parle souvent de perfection musicale. On n’en est pas loin honnêtement. Injecter autant de dissonances et aboutir au résultat final qu’est Loveless relève de l’exploit, sinon du génie. Apposer une voix mélodieuse et éthérée à un mur de son(s) n’est pas à la portée de tous. On ressent vraiment cette ambiance brouillardeuse dans laquelle on se laisse porter. MY BLOODY VALENTINE a réussi là où tant d’autres ont échoué : créer un mur de sons cohérent, intelligible en opposition aux voix douces, chaloupées, comme à peine posées. Et en live, que dire ? C’est juste un moment unique et parfois auditivement douloureux, larsens obligent !

En attendant, profite, ouvre grand tes oreilles et ouvre cette parenthèse sonique ! Et, à l’occasion, vois ou revois le magnifique Lost In Translation de Sofia Coppola : Loveless aurait pu en être la BO dans sa totalité.

PlayItLoud!

lost in translation

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