Roberta Flack est partie. Et putain, ça fait mal.

Une voix douce comme une caresse, mais qui pouvait t’écraser le cœur en trois notes. Une élégance sans effort, un groove subtil qui glissait entre la soul, le jazz et le folk sans jamais perdre une once d’émotion. Roberta Flack, c’était l’anti-diva, pas besoin d’en faire des caisses, pas besoin de crier pour te retourner l’âme. Juste un piano, une voix et la magie opérait.

Elle a débarqué dans les seventies avec une classe folle, posant sa voix sur des morceaux qui allaient devenir des monuments. « The First Time Ever I Saw Your Face » t’attrape à la gorge et ne te lâche plus, « Killing Me Softly » t’achève en douceur. Y’avait aussi les duos avec Donny Hathaway, des bijoux absolus, de ceux qui transforment une fin de soirée en pur instant suspendu.

Roberta Flack, la classe tout simplement

Mais Roberta, c’était plus qu’une playlist nostalgique. Son héritage est immense. Son flow feutré, ses arrangements millimétrés, cette façon unique de faire pleurer une mélodie… Ça, c’est la base pour toute une génération d’artistes, du hip-hop à la neo-soul. Lauryn Hill, Alicia Keys, D’Angelo – ils lui doivent tous un petit quelque chose.

Elle a aussi traversé les époques avec une discrétion rare dans l’industrie. Pas de scandale, pas de surenchère, juste la musique, encore et toujours. Elle n’avait pas besoin de prouver qu’elle était une légende, elle l’était déjà. Une artiste qui ne cherchait pas à briller mais qui illuminait tout sur son passage. Ecoute ça et savoure, c’est tellement beau.

Ces dernières années, la SLA lui avait volé sa voix, mais pas son âme. Roberta Flack s’en va à 88 ans, laissant derrière elle un monde qui ne mérite plus vraiment sa douceur. Mais ses chansons, elles, sont toujours là, prêtes à nous sauver. Une nuit trop longue, un verre de trop, un amour qui s’effondre ? Mets un disque de Roberta. Ça ne réparera pas tout, mais ça te rappellera que la beauté existe encore.

Alors ce soir, on lève nos verres à Roberta. À ses ballades infinies, à sa tendresse, à son intemporalité. Parce que des voix comme la sienne, on n’en fabrique plus. Bon voyage, reine.

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