Ce matin, c’est le soir. Ce matin, c’est le bar. Ce matin et toute la journée, nous serons au bord d’une bière avec Roman d’Amour. C’est notre romance. C’est La Romance. La Vraie.
Et si nous commencions la journée par une dose de rêve. Et si nous refermions nos yeux quelques minutes pour songer à un moment de paix. Une pensée de douceur pour une matinée toute en raideur. C’est le programme de ce matin : parfaire le réveil en repartant quelque temps en arrière. Le temps d’un morceau, nous sommes à nouveaux en terrasse. Pendant toute la durée, nous sommes au calme au bord d’un verre. Peu importe le contenu, nous aurons l’ivresse.
C’est bien ça que nous propose un certain Roman d’Amour. Un artiste très discret, voire mystérieux. Il flirte à la limite de la légende depuis des années. Nous étions encore sur Myspace qu’il était déjà là. Repéré par quelques comparses dont les mecs de Justice, il travaillait un certain magnétisme. C’est sous un autre nom qu’on l’a retrouvé sur le label Heartcake. Loin d’être un mensonge et surtout délicieux, le label d’Orlin (la ville de Jeanne) faisait revivre la fibre de la French Touch. Silver Stan, Alvin Baxter et cet énigmatique Roman d’Amour. Impossible d’en savoir plus à l’époque, mais des sons comme U&Me restent dans les annales de mes années de FAC. À tel point que je finirai par partager la scène et quelques bières avec lui quelque temps après.
Des années après, c’est un certain Lifelike qui fait son apparition dans l’horizon des événements. Figure réaliste de la nu-disco, il tombe amoureux de l’artiste orléanais dès les premières notes. Un coup de foudre qui permet à Roman d’Amour de ressortir son titre universel Make Love Tonight dans une version survitaminée sur le label Computer Science.
Puis vient le calme. La poussière se glisse entre les pages et l’humidité semble s’attaquer à la couverture quand Lifelike lance un SMS à la mer à destination de RA. L’envie est simple : donner à un autre titre de l’artiste une nouvelle jeunesse. Quelques jours après et, surtout l’intervention d’un archiviste, La Romance revoit le goût du jour.
Un nouveau morceau. Une refonte fidèle à l’original avec ce petit plus. Un master à faire tomber un culbuto sur la tête. La voilà cette douceur matinale. Cette torpeur quasi-nocturne qui fait du bien. Ce moment où les yeux sont à peine en face des trous et que la journée s’annonce belle. Roman d’Amour nous offre ça. Il nous propose un réveil à la douceur sans pareille. Une véritable histoire de calme, de volupté et une ligne de basse qui tombe sous le sens. La Romance, en son époque, était déjà suave. Aujourd’hui, elle est moelleuse, tendre, douce, délicate et surtout mélodieuse. Presque tout autant que la fraîcheur d’une bière un soir de canicule.