Sans frontières – partie 1

Cet éclair de folie.

Deux heures du matin, à bord d’un 4×4. Le noir sous ses yeux est soit des cernes, soit du crayon qui a coulé, mais ce n’est pas comme si on pouvait distinguer. Petite robe noire, pailletée, décolletée, talons de 15 cm, veste en cuir, multiples sautoirs, maquillage exagéré. Tout pour la parfaite soirée.

Mais du côté du siège passager, on ne maîtrise rien du tout. Embarquée dans une histoire bizarre. Peut-être que les choses seraient mieux ailleurs. Un aller-retour dans un bar, un, deux, trois champagnes Tagada. C’est à partir de quel nombre qu’on ne les compte plus ?

Les lumières de la ville défilent. Elle se pose vaguement des questions. Elle a déjà arrêté de demander où ils allaient. Elle se demande maintenant si elle pourrait, éventuellement, s’arrêter pour acheter une veste immonde dans une station service. Un truc pour tenir chaud.

Le chauffage est à bloc dans la voiture, pourtant il fait froid. Du côté conducteur, la vitre est ouverte. Lui, enchaîne clope sur clope, fixe la route. En bruit de fond, une musique étrange, comme un after raté.

C’est un peu triste de voir la ville défiler devant ses yeux sans pouvoir s’arrêter. Elle a même cru reconnaître une amie de lycée dans la file d’une boîte de nuit huppée.

Ou pas.

Elle ne le savait pas aussi extrême. Lorsqu’elle lui a dit : « J’aimerais tout plaquer pour partir quelque part », elle ne se doutait pas qu’elle ne rentrerait pas à Paris, ce soir.

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