Après une année de dur labeur, marquée de plus par un confinement traumatisant, il est temps d’envahir les côtes et leurs plages, en attendant la deuxième vague. C’est aussi le moment de se détendre avec ce que j’appelle de la lecture de vacances, celle qui dépayse, qui nous invite au voyage dans le temps comme dans l’espace, et qui nous déstresse sans trop nous faire réfléchir.
En 2013, le Musée des Lettres et Manuscrits a rassemblé, par l’entremise d’Éric Yung et d’Estelle Gaudry, l’intégralité des pièces du dossier de police de l’affaire Henri Désiré Landru. Ces documents enfin déclassifiés, des notes de l’enquête en passant par le compte rendu d’expertise psychiatrique de l’accusé, les greffes du tribunal de Versailles, les articles des journaux de l’époque, tous tissent l’ébauche de la personnalité complexe et magnétique du plus connu des tueurs en série français.
Henri Désiré Landru, né le 12 avril 1869 à Paris n’est pas franchement ce qu’on pourrait appeler un gentleman. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas très #MeToo. En effet, son hobby consiste à passer des annonces matrimoniales, puis à séduire ses victimes grâce à sa grande éloquence, jusqu’à leur faire signer des procurations lui permettant de mettre la main sur leurs comptes bancaires. Enfin, il ne lui reste plus qu’à les tuer, leur couper la tête, les mains et les pieds pour les faire brûler dans la cuisinière de sa villa de Gambais (78), puis d’enterrer ce qu’il reste dans les bois alentours ou le jeter dans les étangs environnants.
Accusé du meurtre de 11 victimes au moins, Landru sera guillotiné à Versailles le 25 février 1922. Il refusera catégoriquement d’avouer ses crimes et de soulager sa conscience, et ce malgré les preuves évidentes rassemblées par la police lors de cette incroyable enquête menée par l’inspecteur Jules Belin, dont les notes foisonnantes parsèment cet ouvrage fascinant.
Il n’y a que moi pour conseiller pareille lecture en période estivale. En conséquence de quoi, j’ai bien peur que mon article fasse un four… (Tu l’as ?)