Vous êtes probablement passé à côté d’Hawksley Workman et de Jealous of Your Cigarette.
Alors il faut reconnaître qu’aux premières notes de sa voix, qui elles-mêmes suivent une introduction sommaire et tristouille au piano, on ne sait pas s’il chante ou s’il nous engueule. C’est vrai que ce bon vieux Hawksley (Ryan Corrigan de son vrai nom) a une manière assez agressive d’attaquer le chant.
Une fois la surprise passée et nos larmes séchées, on se laisse entraîner par ce morceau pop-rock aux relents new wave, par ses changements de rythme et par son refrain qu’on a envie de chanter à tue tête (All this time you talking nooooo…). Ce ne sera pas sans vous rappeler, par moments, The Talking Heads, groupe fantasque et phare (allumé en tous cas) des années 70, surtout si vous connaissez The Talking Heads.
Il est bon de souligner que le Canada n’a pas commis que Garou et Céline Dion. Non, ce pays sait aussi produire de vrais musiciens, de vrais chanteurs qui ne se contentent pas de chanter fort, et de vrais artistes avec un univers un tantinet déjanté. Et on parle bien « d’univers » dans ce cas-là car, au-delà du morceau, le clip qui y est associé est un plaisir de plan-séquence de 2mn30s où on le voit déambuler en chantant.
Si la musique est la clé de l’amour et de l’amité (#nicoletta), les paroles quant à elles, bien que gentiment irrévérencieuses, sont plutôt poétiques et sont un bonheur de lucidité et de simplicité. Après l’avoir écouté et en y réfléchissant bien, vous aussi vous serez jaloux de certaines cigarettes.
Alors ici, pas de révolution musicale ni d’aucune sorte d’ailleurs, mais un vrai bon moment pour les oreilles comme pour les yeux.
Foncez découvrir Jealous of Your Cigarette d’Hawksley Workman.